Surdosages en antivitamines K : audit de la prise en charge hospitalière - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
Les antivitamines K (AVK) sont une cause majeure de iatrogénie médicamenteuse et de morbi-mortalité. Les surdosages sont fréquents en milieu hospitalier, en raison des pathologies aiguës intercurrentes, et leur gestion a fait l’objet de recommandations qui font référence en France [1 ]. L’objectif de ce travail a été de vérifier si la prise en charge de ces situations était en adéquation avec les recommandations de bonne pratique de la HAS.
Patients et méthodes |
Cette étude rétrospective unicentrique a été menée au sein d’un CHU d’Île-de-France. Tous les internes y reçoivent en début de semestre une formation adaptée à la prise en charge des surdosages en anticoagulants. Tous les surdosages, définis par un INR>4, survenus entre le 01/09/2016 et le 22/11/2016 ont étaient recensés par le laboratoire d’hémostase et l’adéquation de la prise en charge avec les recommandations de la HAS été évaluée par 2 investigateurs indépendants par une relecture des dossiers informatiques et des historiques de prescription.
Résultats |
Cent soixante-douze surdosages en AVK ont été analysés durant cette période (pour un total de 102 patients), avec des patients d’âge moyen 79±12 ans (extrêmes 28/101). Les AVK étaient prescrits pour une cause cardio-embolique dans 77 % des cas. Quatre-vingt-deux pour cent des patients étaient dans un service de médecine, 18 % en urgences/réanimation, aucun en chirurgie. Du fait du caractère rétrospectif de l’étude, nous n’avons pas pu déterminer l’adhérence aux recommandations dans 18 % des cas car la prise en charge n’avait pas été détaillée dans le dossier médical ou infirmier. Globalement, 48 % des prises en charge étaient en accord avec les recommandations. Néanmoins, pour les surdosages les plus importants, c.-à-d. INR>6, le taux d’adéquation s’établissait à 30 %. L’erreur la plus fréquente était l’absence d’arrêt des AVK, dans 12 % des cas, ainsi que l’absence de contrôle de l’INR à H24 dans 34 % des cas. Le taux de mortalité hospitalière de la cohorte était de 27 % (n=28) dont 1 décès en lien direct avec le surdosage médicamenteux.
Conclusion |
La prise en charge hospitalière des surdosages en AVK est largement perfectible et représente une source non négligeable d’amélioration des pratiques et de diminution de la iatrogénie médicamenteuse. Des procédures visant à sécuriser les comportements des prescripteurs pourraient passer par une centralisation et une séniorisation de la décision thérapeutique en cas de surdosage sévère, à l’instar des prescriptions complexes en infectiologie.
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Vol 38 - N° S1
P. A61-A62 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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