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Une solution nouvelle pour l’évaluation des myosites : la mesure de l’activité physique quotidienne par accéléromètrie - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.070 
O. Benveniste 1, D. Bachasson 2, O. Landon 3, N. Champtiaux 3, L. Gilardin 4, B. Hervier 1, J.Y. Hogrel 2, Y. Allenbach 3,
1 Médecine interne et immunologie clinique 1, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 
2 Institut de myologie, institut de myologie, Paris, France 
3 Département de médecine interne et immunologie clinique, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris, France 
4 Département de médecine Interne et d’immunologie clinique, groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière–Charles-Foix, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les choix thérapeutiques des cliniciens reposent sur l’évaluation de l’activité des pathologies. Concernant les myopathies auto-immunes, l’évaluation repose principalement sur le testing musculaire manuel et sur le taux de créatine kinase (CK), mais elle reste très imparfaite. Si le taux d’enzymes musculaires est une mesure biologique fiable et reproductible, sa sensibilité pour mesurer l’activité de la maladie est moyenne (surtout pour les dermatomyosites). Quant à l’évaluation clinique de la force musculaire, elle manque non seulement de sensibilité mais aussi de reproductibilité. Enfin, aucune de ces mesures ne reflète le retentissement fonctionnel de ces maladies handicapantes. L’accéléromètre (porté en bracelet) offre l’opportunité de mesurer de manière objective l’activité physique des patients en condition de vie réelle et de manière objective. Dans cette étude pilote, nous avons testé l’accéléromètre portatif (bracelet) comme outil d’évaluation des myosites.

Patients et méthodes

Cinq patients ayant une myopathie auto-immune ont été inclus au moment du diagnostic. L’accèléromètre a été porté par ces 5 patients en continu (24h/24h), 14 jours/mois, au cours des 6 premiers mois suivants l’initiation du traitement. Les valeurs vectorielles d’accélération (en mg) dans les trois axes de l’espace ont permis de calculer la norme euclidienne, représentant l’activité physique globale de chaque patient (mg/j). Ces résultats ont été comparés au score du testing manuel (score sur 150), au taux de CK, et à la valeur du score de qualité de vie SF-36. Les valeurs d’accélèromètrie ont également été comparées à celles d’une population saine témoin appariée sur l’âge et sur le sexe.

Résultats

L’âge moyen des patients (dermatomyosite : n=1 ; myopathie nécrosante auto-immune n=3 ; syndrome des anti-synthétases ; n=1) était de 47,7 ans. Le score moyen du testing musculaire était de 117/150 [104–135] avec un taux sérique moyen de CK de 3689UI/L [1375–6366IU/L] et un score SF36 moyen de 31,6 [19–36]. Au diagnostic (M0), l’activité physique globale moyenne était à 104,2±15mg/j soit à 52±17 % de celle de la population témoin. À M6, on observait une augmentation de 40,4 % de la valeur moyenne d’activité physique alors que le score de force musculaire n’augmentait que de 17 %. À M6, les valeurs d’activité physique étaient à nouveau dans la norme. De même, à M6 tous les patients avaient un taux de CK normalisé. Mais alors que le taux de CK s’était déjà normalisé à M4, l’activité physique continuait à progresser entre M4 et M6. Entre M0 et M6, le score de qualité de vie s’est également amélioré, et de manière parallèle à l’activité physique. Ces valeurs sont positivement corrélées (r=0,48, p<0,01).

Conclusion

Cette étude pilote montre l’intérêt d’évaluer l’activité physique quotidienne des patients par accéléromètre pour obtenir une mesure objective de l’activité des myopathies inflammatoires sans effet seuil. Une étude de plus grande ampleur devra confirmer ces données.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 38 - N° S1

P. A79 - juin 2017 Retour au numéro
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