Deux cas d’anémies hémolytiques auto-immunes inaugurales de tuberculose pulmonaire bacillifère - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI) en particulier à agglutinines froides peuvent être d’étiologies infectieuses dont les causes les plus fréquentes sont les infections à mycoplasme et EBV.
Matériels et méthodes |
Nous rapportons 2 observations de patients ayant présenté une AHAI inaugurale d’une tuberculose pulmonaire bacillifère.
Résultats |
Observation no 1 : un patient de 71 ans, caucasien, sans suivi médical, alcoolo-tabagique était hospitalisé pour anémie hémolytique dans un contexte d’altération de l’état général (AEG) depuis 6 mois. Le test de Coombs (TDC) était en faveur d’une AHAI à agglutinines froides (C3d+). La radiographie pulmonaire retrouvait un syndrome alvéolo-interstitiel diffus bilatéral. Devant une mauvaise tolérance de cette anémie une corticothérapie fut rapidement débutée (solumédrol 2mg/kg/j) pendant 3jours. Devant l’apparition d’une fièvre, une antibiothérapie probabiliste par ceftriaxone+spyramycine+métronidazole fut introduite. Le TDM confirmait la présence de condensations multifocales péri-broncho-alvéolaires parfois nodulaires dont certaines excavées. Le bilan étiologique (sérologies EBV et mycoplasme, recherche de clone HPN) s’avéra négatif. Un LBA fut finalement réalisé retrouvant de nombreux BAAR à l’examen direct avec des cultures rapidement positives à Mycobacterium tuberculosis multi-sensible. Une quadrithérapie standard fut introduite permettant la correction de l’anémie hémolytique.
Observation no 2 : un patient de 31 ans, caucasien, asthmatique était hospitalisé dans le service pour fièvre dans un contexte de toux et d’AEG depuis plusieurs mois. Le bilan initial retrouvait une anémie (Hb 8,1g/dL) régénérative à associée une haptoglobine abaissée à un syndrome inflammatoire majeur. Le TDC revenait positif (C3d+) avec une recherche d’agglutinines froides négative. La radiographie pulmonaire retrouvait de multiples opacités bilatérales et diffuses. Devant un contage tuberculeux, des BK crachats furent réalisés revenant positifs à l’examen direct. Une quadrithérapie standard fut instaurée puis réadaptée devant une souche de M. tuberculosis résistante à l’éthambutol et résistante de bas niveau à l’isoniazide. Dix jours après l’introduction du traitement, on observait une crise réticulocytaire associée à une élévation de l’haptoglobine et une correction progressive de l’anémie.
Conclusion |
Les anémies sont fréquemment observées dans la tuberculose et sont généralement d’origine multifactorielles : syndrome inflammatoire, carentiel… Par ailleurs, des anémies hémolytiques sont décrites sous traitement antituberculeux (rifampicine, isoniazide, PAS). Cependant, de rares cas d’AHAI inaugurales ont été décrites dans la tuberculose et préférentiellement sur des infections disséminées, nécessitant parfois l’introduction d’une corticothérapie associée au traitement antituberculeux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 47 - N° 4S
P. S103 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?