Klebsiella pneumoniae hypervirulente, première cause d’abcès hépatiques cryptogénétiques en France - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Au cours des dernières décennies, les abcès hépatiques (AH) cryptogénétiques (AHC) à Klebsiella pneumoniae hypervirulente (KpHv) sont devenus un problème majeur de santé publique en Asie du Sud. Récemment, quelques cas français ont été rapportés. Cette étude cherche à mesurer l’importance des KpHv à partir d’une cohorte de patient atteint d’AH dans notre hôpital.
Matériels et méthodes |
L’analyse rétrospective a porté sur tous les AH à pyogènes extraits d’une cohorte monocentrique d’AH pris en charge dans un hôpital universitaire parisien spécialisé dans les maladies digestives entre 2010 et 2015. Les AH ont été classés AHC ou abcès hépatiques non-cryptogénétiques (AHNC), selon leur mécanisme de constitution, par un binôme de médecins experts. Des études microbiologiques complémentaires ont été réalisées sur les isolats de K. pneumoniae qui avaient été conservés par le laboratoire de microbiologie.
Résultats |
Parmi 199 AH, 158 étaient documentés à pyogènes, répartis en 27/158 AHC et 131/158 AHNC. K. pneumoniae représentait le premier agent responsable des AHC (14/27 ; 52 %) et seulement 13 % (17/131) des AHNC (p<0,0001). Les AHC à K. pneumoniae étaient plus fréquemment communautaires (p<0,00001), touchaient moins volontiers des patients immunodéprimés (p<0,001) ou cancéreux (p<0,01), et étaient plus souvent monomicrobiens (100 %, versus 31 % ; p<0,00001) que les AHNC. Des localisations métastatiques septiques étaient observées dans 21 % des AHC versus 0 % des AHNC (NS). Parmi les 13/14 et les 10/17 isolats de K. pneumoniae toujours disponible en 2015 dans les AHC et dans les AHNC respectivement 100 % versus 10 % avaient un sérotype K1 ou K2 positif (10/13 K1, 3/13 K2 versus 1/10 K2), 100 % versus 10 % avaient un string test positif, 100 % versus 10 % avaient le gène rmpA positif, 100 % versus 10 % avaient le gène iutA positif, 92 % versus 30 % avaient le gène Kfu positif, 92 % versus 40 % avaient le gène ybts positif pour les K. pneumoniae retrouvées dans les AHC versus celles retrouvées dans les AHNC respectivement (p<0,05). Toutes les K. pneumoniae retrouvées dans les AHC avaient un phénotype hypervirulent. Toutes les K. pneumoniae K1 isolées appartenaient au séquence type 23 (ST23), alors que les K2 étaient polyclonales.
Conclusion |
Notre étude suggère que les KpHv représentent une pathologie émergente en France métropolitaine.
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Vol 47 - N° 4S
P. S109 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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