Caractéristiques socio-démographiques et risques périnatals des femmes enceintes migrantes primo-arrivantes : étude de 212 femmes suivies au Centre Médical Louis-Guilloux (CMLG) à Rennes - 25/05/17
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Dans différents pays d’immigration, la santé reproductive des femmes migrantes est moins bonne que celle des femmes de la population générale et ceci est d’autant plus vérifié chez les femmes primo-arrivantes qui vivent dans des conditions précaires.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte de femmes enceintes migrantes primo-arrivantes suivies au CMLG entre 2008 et 2015. Les données étaient recueillies rétrospectivement au sein du CMLG et du CHU de Rennes. Une analyse descriptive des grossesses a été réalisée ainsi qu’une évaluation de l’impact de certaines variables sur les issues et complications de celles-ci.
Résultats |
À leur arrivée en France, 60 % des 212 femmes migrantes étaient demandeuses d’asile, 55 % sans domicile fixe, 21 % sans conjoint en France, 43 % sans droit de santé, un tiers étaient déjà enceintes et 50 % étaient au 3e trimestre de grossesse. L’âge médian des femmes était de 28,5 ans et 32 % des interrogées ne désiraient pas cette grossesse. Au total, 23 % avaient subi des violences dont 10 %, un viol et 2 grossesses étaient issues de viol. Au total, 4 % étaient excisées. Aux dépistages proposés, 12 femmes sont séropositives pour l’HVB, 7 pour le VIH et 6 pour l’HVC. Les issues des 299 grossesses de ces 212 femmes étaient : 70 % menées à terme, 16 % d’IVG, 10 % de FCS et 2 ITG. Pour celles menées à terme, le suivi prénatal était sous optimal avec 40 % n’ayant pas réalisé les 3 échographies recommandées. Comparé à l’Enquête nationale périnatale française de 2010, les femmes étaient plus fréquemment hospitalisées (25 % vs 19 %), accouchaient plus prématurément (8 % vs 5,5 %), d’un enfant de moins de 2500g (8 % vs 6,4 %), avec plus de déchirures périnéales (55 % vs 43 %), et plus d’hémorragies de la délivrance (10 % vs 4 %), sans que ces différences ne soient significatives. 5 % des nouveau-nés présentaient des malformations congénitales graves et la mortalité était élevée chez les mères (1 décès) et les enfants (6 tardifs in utero et 2 post-natals). Enfin, il existe une disparité significative des césariennes selon l’origine géographique, allant de 8 % des Européennes à 27,5 % des femmes d’Afrique Sub-saharienne (p=0,034).
Conclusion |
La prise en charge des grossesses des femmes enceintes primo-arrivantes met au défi le système de soins français avec un ensemble de particularités liées à la langue, la précarité sociale, et des spécificités selon l’origine géographique. Trouver un endroit non discriminant et accueillant est l’enjeu auquel doit répondre le système de soin actuel, sans pour autant créer des maternités pour migrants précaires, dont s’excluraient les femmes enceintes françaises.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 47 - N° 4S
P. S115-S116 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?