Pronostic des infections de prothèses orthopédiques à S. aureus traitées par lavage : étude rétrospective multicentrique - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Le choix de traiter un implant infecté par lavage est d’abord déterminé par la précocité de l’infection par rapport à l’insertion de la prothèse. L’objectif de cette étude est de connaître le pronostic des infections à S. aureus traitées par lavage et les facteurs de risque associés.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective multicentrique (4 CHU, 2 CHG). Les patients consécutivement traités par lavage pour infection de prothèse orthopédique à S. aureus de 2010 à 2014 étaient éligibles. Étaient inclus les patients ayant des données de suivi à deux ans. Les infections ont été classées en précoce (<1 mois), retardée (1–6 mois) ou tardive (>6 mois). L’échec était défini par le changement de prothèse pour des raisons infectieuses, le décès avec des signes infectieux évolutifs, un traitement suppresseur avec des signes infectieux persistants. L’analyse statistique a utilisé la méthode de Kaplan–Meier et le modèle de Cox.
Résultats |
Cent-trente-neuf patients étaient éligibles dont 11 exclus. Au total, 128 patients ont été analysés (âge moyen 73 ans±13 ; hommes : 55,5 % ; 71). Les affections comorbides les plus fréquentes étaient l’obésité (30 % ; 38), le diabète (20 % ; 26), l’insuffisance rénale (17 % ; 22) et l’immunodépression (16,5 % ; 21). L’infection d’implant concernait la hanche (57 % ; 73), le genou (39 % ; 50), la cheville (2 % ; 3) et l’épaule (2 % ; 2). Le taux d’infection précoce, retardée et tardive était respectivement de 54 % (69), 22 % (28) et 24 % (31). Les SARM représentaient 21 % (27) des infections. Les hémocultures étaient réalisées chez 57 % des patients (72) dont 57 % (41) étaient positives. La prise en charge comprenait un changement des pièces mobiles dans 25 % des cas (32) avec une antibiothérapie d’une durée moyenne de 12 semaines ±6. À un an, 20 % (26) étaient en échec et 2 % (2) ont présenté une infection d’implant avec un germe distinct, 8 % (10) patients étaient décédés dont 3 avec une infection évolutive et 10 % (13) étaient sous traitement suppresseurs. À deux ans, 9 % (11) étaient sous traitement suppresseur sans signe infectieux, 2 % (2) sont décédés sans signe infectieux et 1 % (1) a déclaré une infection par un germe distinct. Le taux de succès à deux ans en analyse de survie a été estimé à 79,8 %. En analyse multivariée, le diabète [OR : 3,5±2 ; p=0,016), l’absence de rifampicine [OR : 3,2±2 ; p=0,027] et de façon non significative le SARM [OR : 1,4±1 ; p=0,5) étaient associés à l’échec à deux ans. Le caractère précoce, retardé ou tardif n’était pas significativement associé à l’échec.
Conclusion |
Ces premiers résultats suggèrent que les infections de prothèses orthopédiques à S. aureus pourraient être traitées par lavage quel que soit le délai entre l’insertion de la prothèse et l’infection.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 47 - N° 4S
P. S13 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?