Suivi des femmes enceintes séropositives au VIH de janvier 2013 à décembre 2014 et de leurs nourrissons dans un département d’outre-mer - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
L’épidémie liée au VIH demeure un problème de santé publique mondial. Une des 4 priorités de l’OMS dans la lutte contre cette épidémie reste la prévention de la transmission mère enfant (TME). Peu de données virologiques sont disponibles chez les femmes enceintes de ce DOM, où la grossesse constitue l’un des principaux modes de découverte du VIH (60 % de la file active féminine au 31/12/2014), et où le taux de natalité y est de 4,1.
Matériels et méthodes |
Cette étude descriptive a été réalisée à partir de l’analyse rétrospective des dossiers médicaux des femmes vivant avec le VIH, et ont été inclues celles ayant mené une grossesse sur la période du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2014. Le suivi de leurs nourrissons a été lui étudié de la naissance à 2 ans soit jusqu’au 31 novembre 2016. Les indicateurs analysés ont été les données socio-économiques, immuno-virologiques, obstétricales et pédiatriques.
Résultats |
Sur la file active de 176 personnes vivant avec le VIH au 31/12/14, 45 femmes sur 107 (42 %) ont été inclues dans l’étude (soit 52 grossesses). La moyenne d’âge était de 28 ans. Elles étaient majoritairement originaires des Comores, de Madagascar et d’Afrique subsaharienne (32 sur 45). Trente-quatre patientes (76 %) avaient découvert leur séropositivité lors d’une grossesse (19 grossesses antérieurs et 15 lors l’étude dont 2 post-partum). Sur les 52 grossesses étudiées, nous avons observé : 35 naissances, une MFIU à 38 SA, 10 IVG, 4 FCS précoces, 1 GEU, et 1 grossesse molaire. Sur les 36 grossesses menées à terme, le suivi débutait souvent tardivement, en moyenne à 18 SA. Le traitement antirétroviral était en cours pour 24 patientes et a été introduit pour 10 patientes, en moyenne à 24 SA. À l’accouchement, 26 patientes avaient une charge virale (CV) indétectables et 10 une CV détectable dont 5 supérieures à 400 cp/mL. La voie basse était retrouvé pour 75 % des cas (27), 9 femmes ont bénéficié d’une césarienne dont 4 prophylactiques, et 19 avaient reçu une perfusion de zidovudine en per-partum. Seule 3 patientes n’ont pas pu bénéficier d’une prophylaxie optimale. Pour les nourrissons, le terme moyen était de 38 SA. Ils ont tous bénéficié d’une thérapie ARV, dont 6 intensifiée. À ce jour, seule une TME a été retrouvée à 7 mois de vie.
Conclusion |
L’épidémie de VIH reste un problème de santé publique majeur dans ce DOM, avec une forte proportion féminine du fait du dépistage systématique lors de la grossesse. Cependant le dépistage et le suivi demeure souvent tardifs. Cette étude soulève la problématique du dépistage en population générale qui pourrait être amélioré via l’arrivée des TROD (non disponible lors de l’étude) et souligne l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire et d’une « planification des grossesses » dans cette population afin d’éviter les TME.
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Vol 47 - N° 4S
P. S146 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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