Élaboration d’un algorithme prédictif de la rage chez les chiens mordeurs - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les protocoles de prophylaxie post exposition à la rage reposent sur la vaccination antirabique, associée ou non aux immunoglobulines antirabiques, ressources limitées et coûteuses. L’évaluation du risque rabique chez les chiens mordeurs peut améliorer le tri des patients et leur prise en charge.
Objectif |
Développer un algorithme prédictif du statut rabique chez les chiens mordeurs, basé sur l’interrogatoire des patients.
Matériels et méthodes |
Entre 2000 et 2015, 260 364 patients ont consulté dans le centre antirabique de l’étude en Asie du Sud-Est suite à une morsure de chien, et ont répondu à un interrogatoire standardisé. Au total, 3372 têtes de chiens ont été récupérées et analysées en virologie, et 8849 chiens survivants à une semaine considérés indemnes de rage ont été inclus. Nous avons construit une double étude cas-témoins, pour identifier et prédire le risque de rage chez les chiens morts ou vivants au moment de la consultation initiale du patient, en réalisant une analyse multivariée sur les deux tiers de notre base de données. Le tiers restant a été utilisé pour la validation de notre algorithme.
Résultats |
Le comportement « suspect » des chiens est suffisant pour confirmer un risque élevé de rage (OR 230,2 et 2 564,7 respectivement pour les chiens morts d’emblée ou vivants initialement). Le comportement « normal », cependant, ne garantit pas l’absence de risque. D’autres facteurs sont alors à considérer chez ces chiens « normaux » tels que l’errance (OR 11,6 et 153,3 respectivement pour les chiens morts ou vivants initialement), le délai de consultation (OR 0,2 et 0,4 si supérieur ou égal à 3jours), la distance (OR 4,7 si situé à plus d’une heure de trajet du centre anti-rabique pour les chiens vivants), la sévérité de la morsure (OR 2,8 si profonde pour les chiens vivants), le nombre de victimes (OR 5,2 si au moins 3 victimes pour les chiens vivants) ou les circonstances de l’agression (OR 0,1 si la morsure fait suite à une provocation, pour les chiens vivants). Nous avons développé des scores dont les aires sous les courbes ROC sont satisfaisantes que ce soit pour la prédiction de la rage chez les chiens au comportement suspect (AUC à 92,9 % et 96,2 % respectivement pour les chiens morts ou vivants au moment de la consultation initiale), ou au comportement « normal » (AUC à 78,3 % et 87,2 % respectivement). Ainsi, nous avons pu établir un algorithme pour classer le risque rabique en trois catégories : risque faible (VPN >97 %), risque modéré (VPP >10 %) et risque élevé (VPP >33 %).
Conclusion |
L’analyse précise de l’interrogatoire du patient permet de mieux évaluer le risque rabique chez le chien mordeur et ainsi d’améliorer avec fiabilité la prise en charge post-exposition à la rage tout en optimisant les ressources.
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Vol 47 - N° 4S
P. S2 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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