Étude des causes de décès des adultes vivant avec le VIH dans les territoires ultramarins en 2010 - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Décrire les causes de décès chez les patients vivant avec le VIH (PVVIH) vivant dans quatre territoires ultramarins (TU), Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, et leur évolution entre 2000 et 2010.
Matériels et méthodes |
Dans ces 4 TU, 9 centres assurant la prise en charge de PVVIH ont déclaré prospectivement les décès survenus en 2010 à l’aide d’un questionnaire standardisé (ANRS EN20–Mortalité 2010). Les données ont été comparées avec celles recueillies selon les mêmes modalités en 2000 (ANRS Mortalité 2000) dans ces territoires et en 2010 en France métropolitaine.
Résultats |
En 2010, l’effectif de la file active des PVVIH suivis dans les DOM était de 5071. Soixante-seize décès ont été déclarés (mortalité 1,5 %, vs 0,9 % en métropole). La mortalité est de 1,5 % dans les départements français d’Amérique (DFA) et de 0,5 % à la Réunion. L’âge médian des patients décédés est de 51 ans (IQR : 46,5–61,6) et 70 % sont de sexe masculin. Les principales causes de décès (2010 vs 2000) sont : sida (36 % vs 65 %), les décès liées à d’autres causes (30 % vs 10 %) et les infections bactériennes (15 % vs 6 %). Les cancers NSNH (9 %), les causes cardiovasculaires (7 %), les causes hépatiques (4 %) restent stables entre 2000 et 2010. Pour les patients décédés du sida, les pathologies infectieuses prédominent (20/27). Comparé à la métropole en 2010 : les décès de causes SIDA (36 % vs 24 %), des infections bactériennes (15 % vs 9 %), et les décès liés à d’autres causes (30 % vs 22 %), prédominent dans les DOM à l’inverse des décès liés à des cancers NSNH (9 % vs 24 %), et des atteintes hépatiques (4 % vs 11 %). Le diagnostic est plus récent dans les DOM puisque le diagnostic date de moins de 6 mois pour 22 % PVVIH (vs 8 %) et la durée médiane connue de l’infection est de 5,5 ans (vs 15). Vingt-neuf pour cent des patients dans les DOM n’ont jamais pris de traitement antirétroviral au moment du décès (vs 7 %). L’infection par le VIH est moins bien contrôlée : taux CD4+ <50/mm3 (28 % vs 16 %) et ARN VIH plasmatique >50 copies/ml (72 % vs. 44 %). Les personnes décédées sont d’origine étrangère dans 49 % des cas (vs 25 % en métropole). La précarité socioéconomique touche 63 % des personnes décédées dans les DOM (vs 42 % en métropole). Par rapport à 2000 ce % est en hausse dans les DOM (56 %).
Conclusion |
Malgré une baisse entre 2000 et 2010, le sida restait la principale cause de décès des PVVIH dans les TU. La précarité socioéconomique des PVVIH dans les TU restait un problème majeur tant pour le diagnostic que pour la prise en charge.
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Vol 47 - N° 4S
P. S5 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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