Impact de la notion d’allergie à la pénicilline sur le pronostic des patients hospitalisés en réanimation pour une infection sévère - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La notion d’allergie à la pénicilline chez les patients présentant une infection bactérienne sévère est un motif fréquent de conseil en antibiothérapie. Les alternatives aux pénicillines ont souvent le défaut d’une moindre efficacité et d’un impact écologique plus important.
Jusqu’à 10 % de la population déclare avoir une allergie à la pénicilline qui n’est néanmoins confirmée que dans un tiers des cas lorsque des tests sont réalisés. Nous avons analysé sa prévalence et son impact sur le pronostic des patients hospitalisés en réanimation pour une infection sévère.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique de patients pris en charge en réanimation entre 2007 et 2011 dans un hôpital général et présentant à l’admission une infection nécessitant l’instauration d’une antibiothérapie.
Ont été analysées les variables suivantes : allergie déclarée à la pénicilline, âge, sexe, score IGS2 (de gravité à l’admission en réanimation), utilisation de catécholamines, le fait d’avoir présenté un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA), d’avoir eu une ventilation mécanique (VM) ou un cathéter veineux central (KT), la durée moyenne de séjour (DMS) en réanimation et à l’hôpital et la mortalité en réanimation.
Les facteurs associés à la DMS en réanimation et à l’hôpital et à la mortalité ont été analysés en utilisant des modèles de régression linéaire et respectivement logistique.
Les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne (SD) et qualitatives en nombre (pourcentage).
Résultats |
Ont été inclus 964 patients, âge 66 (17) ans, 569 (59 %) hommes, score IGS2 50 (23). Parmi eux, 35 (3,6 %) étaient allergiques.
Pendant le séjour en réanimation, 491 (51 %) ont reçu des catécholamines, 199 (21 %) ont développé un SDRA, 326 (34 %) ont eu une VM, 633 (66 %) un KT et 224 (23 %) patients sont décédés dont 8 allergiques. La DMS en réanimation était de 36 (23) jours et à l’hôpital de 34 (25) jours. Les facteurs indépendamment associés à la mortalité étaient le score IGS2 (p<0,0001), l’utilisation de catécholamines (p<0,0001), le SDRA (p=0,02) et l’utilisation d’un KT (p=0,004) ; à la DMS en réanimation le SDRA (p<0,0001) ; et à la DMS à l’hôpital l’âge (p=0,005), le SDRA (p=0,02) et la VM (p<0,0001). Le fait d’être allergique n’était pas associé à la DMS en réanimation (p=0,5) ni à l’hôpital (p=0,7) ou à la mortalité (p=0,9).
Conclusion |
La prévalence de l’allergie à la pénicilline en réanimation est inférieure à celle retrouvée dans la population générale mais proche de celle des cas confirmés lorsque des tests spécifiques sont réalisés, ce qui suggère un recueil plus précis de cette information. Elle ne paraît pas être un facteur pronostic dans ce contexte.
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Vol 47 - N° 4S
P. S56 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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