Patients traités par rituximab pour une maladie immuno-inflammatoire : peut-on prévoir ceux qui présenteront des complications infectieuses ? - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Les infections constituent aujourd’hui la première cause de morbi-mortalité au cours des maladies immuno-inflammatoires (MII) traitées par immunosuppresseur. Les déterminants du risque infectieux sont mal connus et les recommandations quant à leur prise charge dans cette population sont partielles et souvent de faible niveau de preuve. L’objectif de cette étude est de déterminer l’incidence et les facteurs de risques d’évènements infectieux sévères (EIS) lors d’un traitement par rituximab (RTX) pour une MII.
Matériels et méthodes |
Cette cohorte rétrospective a inclus les patients traités par RTX pour une MII de 2004 à 2011 dans un centre hospitalier universitaire. Les données cliniques et biologiques (immunophénotypage B et T, dosage pondéral des immunoglobulines [Ig]…) ont été recueillies avant traitement, à 3 et 12 mois. Le diagnostic d’EIS était retenu devant une infection nécessitant une hospitalisation, un traitement intraveineux ou responsable d’un décès. Un modèle de survie de Cox a été utilisé pour identifier les facteurs de risque d’EIS en analyse univariée et multivariée.
Résultats |
Deux cent soixante-cinq patients âgés de 52 ans en médiane (39–66) ont été inclus. Soixante-treize patients ont présenté 88 épisodes d’EIS (58 bactériens, 19 viraux, 4 parasitaires et 7 fongiques). L’incidence des EIS était de 10,4/100 patients-année. La vaccination anti-pneumococcique a été réalisée dans 66 % des cas. Les facteurs de risques associés aux EIS en analyse multivariée étaient l’âge ≥50 ans (RR=2,5 IC 95 % : 1,4–4,4 ; p=0,002), un score de comorbidité de Charlson≥2, (RR=2,2 ; IC 95 % :1,3–3,8 ; p<0,001), une lymphopénie avant traitement<1500/mm3 (RR 2 [1–3,7]) et de façon plus significative une lymphopénie <800/mm3 (RR=3,3 ; IC 95 % : 1,7–6,0 ; p<0,001). Un taux d’Ig totales <9g/L avant traitement était associé à un surrisque à la limite de la significativité (RR=2,2 ; IC 95 % : 0,9–5,3 ; p=0,08).
Conclusion |
Les patients atteints de MII traités par RTX âgés de plus de 50 ans avec des comorbidités (Charlson≥2) et présentant une lymphopénie ou une baisse des gammaglobulines avant traitement sont à haut risque d’EIS. L’optimisation du calendrier vaccinal doit être proposée. Des mesures complémentaires de prévention doivent être évaluées chez les personnes les plus à risque.
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Vol 47 - N° 4S
P. S79 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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