Cotrimoxazole en traitement des infections ostéoarticulaires - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Au cours des infections ostéoarticulaires (IOA), les fluoroquinolones (FQ), sont les molécules antibiotiques de choix.
Cependant au vu de l’émergence de résistance à cette classe elles sont moins souvent utilisables. Le cotrimoxazole (CTX) est une alternative mal étudiée dont l’efficacité et la tolérance sont peu documentées. Nous nous sommes intéressés à évaluer le traitement par CTX IOA dans un centre de référence des infections ostéoarticulaires.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective bicentrique de 2013 à 2016 au sein d’un centre de référence, portant sur les dossiers des patients hospitalisés en chirurgie orthopédique et ayant bénéficié d’une prescription de cotrimoxazole durant leur séjour, identifiée à partir du logiciel de prescription.
Critères d’inclusion : patients hospitalisés pour prise en charge d’une IOA traités par du CTX per os en antibiothérapie définitive de relais.
Critères d’exclusion : traitement par antibiothérapie suppressive au long cours, absence d’IOA, un traitement par CTX inférieur à 10jours.
L’efficacité et les effets indésirables du CTX ont été évalués à j7 de la date opératoire, à j45, et à j90. Le succès était défini par l’absence de signes locaux et généraux de sepsis, pas d’incident cicatriciel, régression du syndrome inflammatoire biologique motivant une reprise chirurgicale ou une antibiothérapie additionnelle.
Résultats |
Au total 100 dossiers ont été revus et 34 inclus.
L’âge moyen=62±20 ans. Sexe ratio H/F=1. Score de Charlson médian=4.
Parmi eux, 76,5 % (n=26) possédaient du matériel étranger, dont 44,1 % une prothèse (n=15), 32,3 % du matériel d’ostéosynthèse (n=11) ; 23,5 % (n=8) présentaient une IOA sur articulation native.
La prise en charge consistait en ablation/changement du matériel (n=18 ; 69,2 %).
Les IOA étaient pour un tiers des cas (n=11) polymicrobiennes. Les micro-organismes les plus fréquemment retrouvés étaient : entérobactéries (n=14), SCN (n=13) et staphylocoque doré (n=13), dont 30,7 % (n=4) de SARM.
La durée médiane de traitement était de 45jours (21–45) et la posologie utilisée allaient de 800mg×2 (n=27) à 800mg×3/j (n=7). La plupart des molécules associées étaient : 35,3 % des FQ (n=12) et 23,5 % rifampicine (RFP) (n=8). Aucune utilisation en monothérapie.
Effets indésirables : 8,8 % (n=4) dont une allergie cutanée, une diarrhée sévère, une hépatite non grave et une fièvre aux ATB. Tous les cas ayant conduit à l’arrêt du CTX.
On note 29,4 % de perdu de vue (n=10) à j90.
On retrouve un succès en ITT/per-protocole : à j7, de 97,0 % ; j45 de 88,2 %/90,9 % (n=30) ; j90 de 58,8 %/83,3 % (n=20). En analyse Kaplan-Mayer (log-rank test), pas de différence significative d’efficacité entre les associations : CTX/RFP et CTX/FQ (p=0,73).
Conclusion |
Notre étude retrouve une efficacité de 83,3 % du CTX à j90 au cours des IOA, qui constitue donc une alternative de choix lorsque les FQ et la RFP ne sont pas utilisables en association.
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Vol 47 - N° 4S
P. S85 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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