Coût des antibiothérapies hors AMM dans les infections ostéoarticulaires (IOA) : étude prospective sur 2 ans dans un Centre de référence pour la prise en charge des IOA complexes (CRIOAc) - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
L’émergence de germes résistants et la survenue d’effets secondaires sous traitement conventionnel mènent à une utilisation croissante de molécules hors AMM dans le traitement des IOA. Ces nouvelles antibiothérapies sont en contrepartie plus coûteuses, pouvant constituer un frein à la prise en charge en service de soins de suite (SSR), sans qu’il n’existe de données précises en France concernant le volume et le coût de ces prescriptions. L’objectif de cette étude était d’estimer le coût de l’utilisation de ces antibiotiques hors AMM pour les patients pris en charge dans un CRIOAc.
Matériels et méthodes |
Une étude de cohorte prospective a inclus l’ensemble des patients pris en charge dans un CRIOAc recevant les molécules suivantes en 2014 et 2015 : daptomycine, ertapénème, linézolide, ceftaroline, tigécycline et/ou colimycine. Les caractéristiques des patients, des IOA et les modalités de prescriptions (posologie, durée) ont été recueillies pendant tout le parcours de soins (hospitalisation en chirurgie et/ou médecine au CRIOAc ou dans des hôpitaux périphériques, en SSR et au domicile). Le coût global de ces prescriptions hors AMM a été estimé en tenant compte des variations de prix d’achat facturé au CRIOAc.
Résultats |
Sur les 410 et 473 patients pris en charge au CRIOAc en 2014 et 2015, le nombre ayant reçu une antibiothérapie hors AMM était de 185 (45 %) et 220 (47 % ; p=0,679), respectivement. Cent dix-huit (29 %) patients avaient une infection de prothèse. Toutes les indications ont été validées en réunion de concertation pluridisciplinaire. La répartition des molécules utilisées étaient la suivante : daptomycine (85 [46 %] en 2014 et 109 [50 %] en 2015), linézolide (37 [20 %] et 48 [22 %]), ertapénème (39 [21 %] et 38 [17 %]), colimycine (12 [6 %] et 12 [5 %]), tigecycline (11 [6 %] et 10 [5 %]) et ceftaroline (1 [1 %] et 3 [1 %]). La durée moyenne de dispensation était longue mais stable : 52jours en 2014 et 50jours en 2015. Le coût total de l’antibiothérapie hors AMM était de 1 034 000 € en 2014 et 1 290 000 € en 2015, la daptomycine étant à l’origine de la plus grande part du coût total (610 000 € [59 % du coût global] en 2014, 840 000 € [65 %] en 2015). Le coût total durant la prise en charge en SSR a diminué de 219 000 € (21 % du coût total des antibiotiques hors AMM) en 2014 à 174 000 € (14 %) en 2015.
Conclusion |
L’antibiothérapie hors AMM représente un coût important dans la prise en charge des IOA. La part revenant aux SSR n’est pas majoritaire. Grâce à l’utilisation de génériques, notamment pour le linézolide et prochainement la daptomycine, il devrait drastiquement se réduire dès 2017.
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Vol 47 - N° 4S
P. S86 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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