Afin d’étudier la morbi-mortalité des pathologies dans le service des maladies infectieuses du CHUSS de Bobo-Dioulasso et de faire des suggestions en vue d’améliorer la prise en charge de ces pathologies, nous avons mené une étude qui consistait à décrire leur profil épidémiologique, clinique et évolutif.

Il s’est agi d’une étude rétrospective à visée descriptive portant sur les dossiers exploitables des malades admis dans le service des maladies infectieuses du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2015.Les données ont été recueillies sur des fiches de collecte.

Sur une période de 05 ans, nous avons recensé 1169 patients répondant aux critères d’inclusion. Le sexe ratio était de 0,79 en faveur des femmes. La tranche d’âge de 30 à 39 ans était la plus représentée (30,2 %). Les ménagères et les cultivateurs (73,71 %) représentaient la majorité de la population d’étude. Plus du tiers des patients (35,33 %) avaient consulté dans un délai moyen de 7jours après le début de la maladie et le motif de consultation le plus fréquent était la fièvre (65,1 %). L’infection au VIH était très fréquente (62 %). Parmi les entités pathologiques, les maladies de l’appareil digestif venaient en 1ère position (21,81 %) suivies des maladies du système nerveux (19,42 %) et de la tuberculose (17,8 %). Le taux de mortalité globale était de 31,31 %. La majorité des patients (42 %) décédés étaient passés par les urgences et 83,33 % avaient un mauvais état général à l’entrée. Plus de trois quart des décès (82,14 %) survenait sur un terrain pathologique. Parmi ces terrains le VIH venait en tête avec un taux de mortalité de 66,67 %. Les principales causes de mortalité étaient les maladies du système nerveux (28,6 %), la tuberculose quel que soit sa localisation (21,86 %) et les maladies de l’appareil digestif (18,30 %).

Les pathologies infectieuses demeurent un véritable problème de santé publique. Des efforts supplémentaires sont indispensables pour améliorer leur prise en charge au CHUSS.