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A pragmatic approach to multicultural/international bioethics - 15/06/17

Une approche pragmatique de la bioéthique international ou multiculturelle

Doi : 10.1016/j.jemep.2017.04.016 
D.R. Cooley  : Director of the Northern Plains Ethics Institute, professor of philosophy and ethics, Fargo-Moorhead Chamber of Commerce Distinguished Professor
 Department of history, philosophy, and religious studies-Dept 2340, North Dakota State University, Minard 422J, P.O. Box 6050, Fargo ND 58108, United States 

Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Thursday 15 June 2017
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Summary

In Swift's Gulliver's Travels, each nation thinks that it is It. “It” being defined here as a sociocentric position in which one's social group, in this case, a country, is believed to be superior to every other group in regards to the former's values and principles. Of course, if the society has the best values and principles possible – or possible within the given context – then its members have a moral obligation to not only uphold their code but to try to convince other societies to adopt it as well. Sociocentrism becomes problematic when citizens cannot change their minds even in the face of overwhelming empirical evidence that their cultural beliefs are false. In the case of Lilliput and Gulliver, for example, the approximately six-inch tall Lilliputians continued to believe that they comprised the most powerful nation on Earth in the face of evidence that the “Man-Mountain” could easily destroy their entire civilization merely by eating them out of existence, and that his sheer power could not be controlled by the Lilliputian army and navy combined. Yet, the Lilliputian emperor still referred to himself in power terms that France's Louis XIV would have found excessively aggrandizing. The same affliction is experienced by many in the developed world when it comes to thinking about morality. Non-First World countries are often perceived as being backward or underdeveloped not only in their industry and markets, but in their social conventions and morality. At times, this claim is accurate. The treatment of women as chattel, slavery as a practice, abuse of those with unpopular sexual orientations, or other morally irrelevant characteristics is to be condemned as wicked. They show a defect in the person's moral values or principles that requires rectification, and possibly, amends being made. On the other hand, there are many social norms that offend developed world citizens but may only be the result of squeamishness with the socially different, e.g, polyamory and arranged marriages, and health care practices. Each of these could and are morally wrong in certain circumstances, but we can imagine situations in which they are morally permissible. Much, but not all, of what ISIL does is morally reprehensible, but why its leaders act in a certain way is understandable. ISIL society shares a very similar belief with ancient China's Mandate of Heaven: anyone with the mandate could do anything he wanted because what he was doing had to be favored by Tiān. The fact the person was in power was sufficient evidence that the mandate was upon him, and when he began to lose power, that meant that the mandate had been removed. Given some Sunni belief systems, possessing Western freedoms with social disruption is eschewed. For many, it is better to have 100 years of security without freedom than 1 day of freedom without security. Therefore, authoritarian rule that does not go to excess too many times is to be preferred, which explains why an ISIL force of a mere 10,000–30,000 was able to take and control Mosul, a city of 1.5 million inhabitants. In what follows I will argue for why a pragmatic approach needs to be taken toward bioethics, especially when it comes to interactions between cultures and nations. Along the way, an explanation for why this approach is the most reasonable will be sketched out using the foundation of evolutionary adaptation and advantage, neurophysiology, and how morality actually works. The result will be a moral theory that rejects the notion that there is one right solution or position on a matter, and replaces it with the more nuanced positon that there can be many right actions and good values that depend, in part, on the situation's context. What I am proposing is not cultural relativism in which each society is its own measure of morality, but rather a pragmatic position that evaluates based on whether something works sufficiently well in the situation to reasonably have the potential to achieve flourishing.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Dans les Voyages de Gulliver de Swift, chaque nation pense que c’est Lui. « Il » étant défini ici comme une position sociocentrique dans laquelle le groupe social, dans ce cas, un pays, est considéré comme supérieur à tous les autres groupes en ce qui concerne les valeurs et les principes. Bien sûr, si la société a effectivement les meilleures valeurs et principes possibles – ou possibles dans le contexte donné – alors ses membres ont l’obligation morale non seulement de respecter leur code, mais d’essayer de convaincre d’autres sociétés de l’adopter aussi. Le sociocentrisme devient problématique lorsque les citoyens ne peuvent pas changer d’avis, même face à l’évidence empirique écrasante que leurs croyances culturelles sont fausses. Dans le cas de Lilliput et de Gulliver, par exemple, les Lilliputiens d’environ six pouces de haut ont continué à croire qu’ils constituaient la nation la plus puissante de la Terre face aux preuves que la « Montagne des Hommes » pourrait facilement détruire toute leur civilisation simplement en les mangeant et que sa puissance pure ne pourrait pas être contrôlée par l’armée de Lilliputiens et la marine combinées. Pourtant, l’empereur lilliputien se référait à un pouvoir bien supérieur à celui qu’avait connu Louis XIV. La même affliction est vécue par beaucoup dans le monde développé quand il s’agit de penser à la morale. Les pays qui ne sont pas du Premier Monde sont souvent perçus comme étant arriérés ou sous-développés non seulement dans leur industrie et leurs marchés, mais aussi dans leurs conventions sociales et leur moralité. Parfois, cette affirmation est exacte. Le traitement des femmes comme un bien, l’esclavage comme une pratique, l’abus de ceux qui ont des orientations sexuelles impopulaires, ou d’autres caractéristiques moralement privées doivent être condamnées comme mauvaises. Ils montrent un défaut dans les valeurs morales de la personne ou des principes qui nécessitent une rectification, et éventuellement, que des amendements soient apportés. D’un autre côté, il existe de nombreuses normes sociales qui offensent les citoyens du monde développé, mais qui résultent de différences fondamentales notamment avec les mariages arrangés et les pratiques de soins de santé. Chacun d’entre eux pourrait et est moralement inacceptable dans certaines circonstances, mais nous pouvons imaginer des situations dans lesquelles ils sont moralement admissibles. Beaucoup, mais pas tout ce que fait l’ISIL est moralement répréhensible, mais pourquoi ses dirigeants agissent de la sorte est compréhensible. La société ISIL partage une croyance très similaire avec le Mandat du Ciel de la Chine ancienne : toute personne ayant le mandat peut faire tout ce qu’il veut parce que ce qu’il a été choisi par Tiân. Le fait que la personne était au pouvoir était une preuve suffisante que le mandat était sur lui, et quand il a commencé à perdre le pouvoir, cela signifiait que le mandat lui avait été retiré. Étant donné certains systèmes de croyances sunnites, on se protège des libertés occidentales et des perturbations sociales. Pour beaucoup, il vaut mieux avoir 100 ans de sécurité sans liberté qu’un jour de liberté sans sécurité. Par conséquent, une règle autoritaire qui ne va pas trop loin trop souvent est à préférer, ce qui explique pourquoi une force ISIL de 10 000 à 30 000 hommes a pu prendre et contrôler Mosul, une ville de 1,5 million d’habitants. Dans ce qui suit, j’expliquerai pourquoi une approche pragmatique doit être adoptée pour la bioéthique, surtout quand il s’agit d’interactions entre cultures et nations. En cours de route, une explication pourquoi cette approche est la plus raisonnable sera esquissée en utilisant les fondements et l’avantage de l’adaptation évolutionniste, la neurophysiologie, et montrera comment la morale fonctionne réellement. Il en résultera une théorie morale qui rejette l’idée d’une solution ou position unique sur un sujet et la remplace par une position plus nuancée dans laquelle il peut y avoir beaucoup d’actions justes et de valeurs en fonction la situation et du contexte. Ce que je propose n’est pas le relativisme culturel dans lequel chaque société est sa propre mesure de moralité, mais plutôt une position pragmatique qui évalue le fonctionnement réel d’une situation et sa possibilité d’amélioration.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Bioethics, Foundation, International, Multicultural, Pragmatism

Mots clés : Bioéthique, Fondation, International, Multiculturel, Pragmatisme


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