Existe-t-il une zone cible plus sure que la safe zone de Lewinnek pour prévenir l’instabilité des arthroplasties totales de hanche ? Étude tomodensitométrique cas-témoin comparant 56 PTH luxées et 93 témoins appariés - 17/07/17
Can a target zone safer than Lewinnek's safe zone be defined to prevent instability of total hip arthroplasties? Case-control study of 56 dislocated THA and 93 matched controls
la SFHGn
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Résumé |
Background |
Les facteurs d’instabilité d’une arthroplastie totale de hanche (PTH) sont multiples avec une prépondérance du rôle de l’orientation des implants. Nous avons mené une étude cas-témoin basée sur la tomodensitométrie (TDM) pour préciser : (1) si des paramètres de l’orientation sont associés à l’instabilité prothétique, (2) s’il existe une zone cible plus précise que la classique zone de Lewinnek associée à la stabilité.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus prospectivement les 363 luxations de PTH observées sur l’année 2013 dans 24 centres. Seules 56 des 128 luxations survenues sur des malades opérés dans les centres investigateurs (24 antérieures, 32 postérieures) et disposant d’une analyse TDM ont été incluses. Le groupe témoin était apparié (4:1, type d’implant, année d’implantation, âge, sexe, couple de frottement et diagnostic ayant motivé l’arthroplastie), soit 428 PTH stables dont 93 disposaient d’un bilan TDM. Au total, l’analyse TDM a porté sur 149 patients (56 luxés et 93 stables) évaluant l’inclinaison et l’antéversion de la cupule et l’antéversion de l’implant fémoral.
Résultats |
L’inclinaison acétabulaire était de 46,9°±7,4°, l’antéversion de 20,4°±10,8° et l’antéversion de l’implant fémoral de 14,2°±9,9° dans le groupe instable contre 44,9°±5,3°, p=0,057 ; 22,1°±5,1°, p=0,009 et 13,4°±4,4°, p=0,362 respectivement dans le groupe stable. L’antéversion totale (cupule+implant fémoral) optimale (40–60°) était comparable dans le groupe luxé 16,5 % et dans le groupe témoin 13,9 % et n’était pas protectrice avec un odds ratio (OR)=0,40, p=0,144. Dans le groupe luxé, 44,6 % des patients présentaient une cupule dans la safe zone de Lewinnek contre 68,2 % pour le groupe stable avec un OR 3,74, p=0,003. Une zone cible avec une inclinaison 40–50 et une antéversion 15–30 déterminait un OR=13,91 avec 23,2 % des patients luxés contre 71,6 % des patients stables, p<0,0001.
Discussion |
Nous n’avons pas retrouvé de facteurs de risque d’instabilité en dehors du positionnement. Par ailleurs, notre étude soutient la théorie selon laquelle la safe zone de Lewinnek est insuffisamment précise pour être discriminante supportée par plusieurs auteurs. La zone cible pour la cupule (inclinaison 40–50° et antéversion 15°–30°) que nous avons proposée était associée à un risque diminué d’instabilité. Cette orientation peut servir de guide mais doit être associée à d’autres éléments techniques pour optimiser la stabilité. Équilibre entre stabilité et biomécanique, la target zone 40–50 d’inclinaison et 15–30 d’antéversion replace la fenêtre de positionnement optimal.
Niveau de preuve |
III : étude cas-témoin.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : PTH, Luxation, Safe zone, Approche
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
☆☆ | Article issu des travaux de la Société française de la hanche et du genou (SFHG). |
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