L’objectif de cette étude était d’évaluer la réduction de la fréquence des infections du site opératoire (ISO) par rapport à une étude précédente réalisée dans l’unique Centre de référence nationale de la République centrafricaine par l’application des recommandations formulées en fonction des facteurs de risque identifiés. L’antibioprophylaxie adaptée et le respect des règles de bonnes pratiques réduisent la fréquence d’ISO en orthopédie-traumatologie même en situation précaire. Cette étude prospective a inclus tous les patients opérés entre août 2012 et juillet 2014. Toutes les classes de contamination d’Altemeier étaient incluses. L’antibioprophylaxie était effectuée par des céphalosporines de 2^e ou de 3^e génération dans la chirurgie propre et par l’association céphalosporine, gentamycine et métronidazole dans les chirurgies contaminées et sales en attente de l’antibiogramme. L’asepsie individuelle et environnementale avait été rappelée aux personnels. Les témoins de stérilisation étaient obligatoires à l’autoclave. La désinfection des surfaces et matériel contaminé était assurée par le Surfanios^® et celle des mains par la Bétadine Scrub^® ou l’Anios^® gel. Les patients opérés ont été suivis et évalués au recul minimum de 12 mois si un implant était posé et d’un mois dans le cas contraire. L’incidence des ISO a été notée. Les facteurs de risque des infections déclarées étaient étudiés. Sur 519 actes opératoires réalisés chez des patients d’âge moyen 33 ans (15–80 ans), 39 ISO étaient observées, (incidence globale 7,5 %). Les facteurs de risque étaient la classe de contamination septique d’Altemeier (p=0,001), les fractures ouvertes parées après 6h (p=0,003) et les interventions réalisées sur la jambe et la cheville sur peaux précaires (p=0,0006). Les ISO peuvent être maîtrisées en situation précaire. Les taux élevés des classes contaminées et septiques pourraient être abaissés par l’approvisionnement en Kit d’urgence et l’amélioration du plateau technique. La formation du personnel à l’observance des règles de bonnes pratiques en hygiène individuelle et environnementale constitue l’élément majeur de cette prévention. Étude prospective de cohorte niveau IV.