Septième semaine annuelle de dépistage de la dénutrition pédiatrique : e-Pinut 2016 - 06/09/17
The Pediatric Nutritional Assessment Network (www.epinut.fr)
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La prévalence de la malnutrition protéinoénergétique hospitalière en pédiatrie varie peu depuis 30 ans, autour de 10 %, chiffre retrouvé chaque année dans nos enquêtes depuis 2010, malgré la sensibilisation au repérage qu’elle a entraînée. Nous avons réalisé la septième enquête annuelle d’évaluation de l’état nutritionnel chez l’enfant hospitalisé. Notre objectif était d’évaluer l’évolution de la fréquence de la malnutrition protéinoénergétique et de décrire le rôle du personnel soignant dans sa prise en charge afin d’identifier de nouveaux leviers.
Matériel et méthodes |
Cette enquête transversale observationnelle a été réalisée sur 2 semaines incluant les patients de moins de 18 ans admis dans les services volontaires participants. Tous les enfants étaient pesés et mesurés à l’admission. Ceux dont l’IMC était inférieur au troisième percentile pour l’âge et le sexe avaient une démarche diagnostique complète, selon les recommandations de la Société française de pédiatrie. Les diagnostics d’hospitalisation et le traitement nutritionnel étaient recueillis. Les données ont été saisies sur l’outil Internet e-Pinut (www.epinut.fr/). Un questionnaire sur le rôle des soignants dans la prise en charge de la malnutrition protéinoénergétique a été renseignée pour les enfants dénutris.
Résultats |
Six pays ont participé, incluant 58 centres. Parmi 1926 observations collectées, 1781 ont été analysées (âge moyen 6,1±5,3 ans). Le rapport du poids attendu pour la taille (Z-P/PAT) était inférieur à -2ET dans 8 % des cas : Côte d’Ivoire 40 %, République Démocratique du Congo 18 %, France 8 %, Algérie 7 %, Gabon 6 %, et Belgique 5 %. Parmi les 1422 diagnostics documentés, la malnutrition protéinoénergétique était plus fréquente dans les pathologies oncologiques (21 %), digestives (17 %) et nutritionnelles (15 %). Une nutrition artificielle était présente dans 13 % des cas. En outre, 15 % des enfants dénutris n’avaient aucune prise en charge nutritionnelle. Vingt et un centres ont renvoyé 147 questionnaires. Les auxiliaires de puériculture et infirmières avaient un rôle majeur dans les mesures anthropométriques (85 %), la délivrance des repas (66 %) et du support nutritionnel (53 %). Les diététiciens avaient un rôle central dans la stratégie nutritionnelle (42 %), les conseils alimentaires (50 %) et les explications des modalités du support nutritionnels (57 %). La prise en charge nutritionnelle était perçue comme alourdissant les soins dans 41 % des cas, notamment pour les infirmières (19 %) et les auxiliaires de puériculture (10 %) mais pour seulement 2 % des parents. Le codage diagnostique de la MPE était enregistré pour seulement 51 % des séjours.
Conclusion |
La fréquence de la malnutrition protéinoénergétique chez l’enfant hospitalisé semble diminuer dans cette enquête par rapport aux précédentes éditions. Cela pourrait être lié à une meilleure sensibilisation à la prise en charge de la malnutrition protéinoénergétique. L’ensemble des soignants est impliqué dans la prise en charge de la malnutrition protéinoénergétique avec un rôle central dans les mesures et la délivrance du support nutritionnel pour les infirmières et auxiliaires de puériculture et un rôle thérapeutique majeur du diététicien. Le codage diagnostique insuffisant de la malnutrition protéinoénergétique entraîne une faible reconnaissance institutionnelle donc une sous-estimation des besoins humains et financiers pour une prise en charge adaptée.
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Vol 31 - N° 3
P. 236 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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