En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer a classé l’amiante comme cancérogène certain pour l’ovaire. Cependant, la part des cancers de l’ovaire qui pourrait être liée à une exposition professionnelle ou environnementale à l’amiante est imprécise. L’objectif de cette étude descriptive était d’évaluer la fréquence de l’exposition directe ou indirecte aux fibres d’amiante chez les femmes présentant un cancer de l’ovaire et de quantifier cette exposition.

L’étude a été proposée par courrier de façon systématique aux patientes prises en charge pour un cancer de l’ovaire, les données médicales et professionnelles ont été recueillies par téléphone selon un questionnaire standardisé. Les expositions ont été évaluées par un hygiéniste industriel. Les expositions indirectes à l’amiante ont été évaluées à partir de questions sur les emplois occupés par des proches. Une analyse a été faite visant à rechercher un lien entre l’exposition à l’amiante et le type histologique de tumeur.

Au total, 162 patientes ont participé. Elles avaient en moyenne 58 ans, avaient occupé 2,4 emplois différents (durée médiane d’activité professionnelle 29 années). Dix-huit pour cent des patientes ont été exposées professionnellement à l’amiante, avec une durée médiane d’exposition estimée à 14 années. Nous avons estimé que 3,7 % des patientes avaient pu être exposées indirectement à l’amiante. De plus, l’exposition aux fibres d’amiante semblait être plus particulièrement associée aux tumeurs épithéliales séreuses.

Alors qu’il n’existe actuellement pas de donnée dans la littérature sur une éventuelle association entre l’exposition à l’amiante et le type histologique de tumeur ovarienne, cette étude apporte de nouvelles hypothèses.