Dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), patients et médecins peuvent avoir des perceptions différentes. L’objectif de ce travail était de définir la notion de « poussées » du point de vue du patient.

Analyse post-hoc d’un essai comparatif randomisé consacré à une stratégie de diminution progressive des anti-TNF chez des patients atteints de PR, ayant un score DAS 28 de rémission depuis au moins six mois et randomisés dans deux groupes : « espacement » (E) ou « maintien » (M) du traitement. La survenue de poussées rapportées par le patient (PRP) a été évaluée tous les trois mois sur une période de 18 mois par la question suivante : « Au cours des trois derniers mois, avez-vous ressenti des symptômes évoquant une exacerbation de la maladie ? » Les visites avec et sans PRP ont été comparées à l’aide d’un modèle linéaire à effets mixtes pour les symptômes, l’invalidité mesurée par le questionnaire d’évaluation de l’état de santé HAQ (Health Assessment Questionnaire), la qualité de vie évaluée par le questionnaire SF-36 (Short Form-36) et les rechutes définies par le score DAS 28 (RDD), c’est-à-dire une augmentation du score DAS 28 de plus de 0,6 et une valeur absolue supérieure à 2,6. L’accord entre PRP et RDD a été mesuré par le coefficient kappa sur les données répétées.

Ont été analysés au total 137 patients d’âge moyen 55±11 ans, dont 78 % de femmes, atteints de PR depuis en moyenne 9,5±8 ans. Au cours des 18 mois de l’étude, des PRP étaient rapportées par 95 patients (70,9%) et concernaient 27,2% des 940 visites disponibles sur 18 mois de suivi. Tous les critères d'activité étaient associés aux PRP avec une ampleur d’effet standardisée comprise entre –0,58 (PCS SF-36) et 0,87 (DAS 28). L’agrément entre PRP et RDD était modéré (κ=0,44).

La notion de poussées englobe d’autres dimensions que la seule activité de la PR.