La microstructure des cordes vocales est complexe et peut être altérée par une microchirurgie laryngée. On peut alors observer un état cicatriciel n’autorisant plus le découplage mécanique entre épithélium et muscle, responsable de difficultés vibratoires à l’origine d’une dysphonie invalidante. Les possibilités thérapeutiques actuelles sont réduites et souvent inefficaces sur la vibration : elles n’apportent qu’un effet volumateur limitant la fuite glottique. L’objectif de cette revue de la littérature était double : i) décrire l’état actuel de la littérature quant à l’intérêt de la thérapie cellulaire dans la prise en charge des cordes vocales cicatricielles ; ii) analyser l’intérêt thérapeutique de la fraction vasculaire stromale d’origine adipeuse parmi l’arsenal thérapeutique préexistant. Notre recherche sur PubMed^® en septembre 2016 a référencé les articles originaux de langue anglaise ou française traitant de l’usage des cellules souches dans la prise en charge des cordes vocales cicatricielles. Vingt-sept articles publiés entre 2003 et 2016 répondaient aux critères de sélection. Les cellules souches mésenchymateuses étaient les plus utilisées, majoritairement extraites de la moelle osseuse ou du tissu adipeux. Quatre études étaient réalisées in vitro sur fibroblastes et dix-huit in vivo chez l’animal. Les critères d’évaluation étaient : i) l’analyse de la cicatrisation (morphologie macroscopique et microscopique, propriétés viscoélastiques, matrice extracellulaire, fibroblastes) ; ii) l’évaluation de la survie et différenciation des cellules souches. Ces études démontrent l’action bénéfique des cellules souches mésenchymateuses, notamment d’origine adipeuse. Par ailleurs, la fraction vasculaire stromale possède des propriétés qui pourraient permettre d’améliorer ces résultats, en facilitant la logistique de production.