Le délai d’admission des patients victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) demeure excessif. La reconnaissance précoce des symptômes peut raccourcir ce délai. L’étude prospective que nous rapportons visait à évaluer le niveau d’information concernant l’AVC des patients hospitalisés dans une unité neurovasculaire française. Du 2 juillet 1998 au 2 juillet 1999, un questionnaire standardisé visant à évaluer ce niveau d’information fut soumis à 166 patients consécutifs venant de présenter un AVC. Seuls 91 patients furent capables de répondre au questionnaire dans les 48 premières heures. Parmi ceux-ci, seuls 19 patients (21 p. 100) avaient pensé qu’ils étaient victimes d’une attaque cérébrale avant d’arriver à l’hôpital, 38 patients (42 p. 100) ne pouvaient citer aucun symptôme évocateur d’AVC et 33 patients (36 p. 100) ne pouvaient citer aucun facteur de risque d’AVC. Les facteurs de risque d’AVC les plus fréquemment cités furent : le tabagisme cité par 31 patients (34 p. 100) et l’hypercholestérolémie citée par 19 patients (21 p. 100). Aucun patient n’a cité les antécédents personnels d’accident ischémique cérébral transitoire ou constitué. Les symptômes évocateurs d’AVC les plus souvent cités furent : la paralysie d’un hémicorps ou d’un membre citée par 40 patients (44 p. 100) et les troubles du langage cités par 15 patients (16 p. 100). En analyse multivariée, le sexe féminin et le fait de « connaître quelqu’un ayant été victime d’une attaque cérébrale » sont des facteurs indépendants influençant la capacité à citer un(des) symptôme(s) évocateur(s) d’AVC. Des efforts d’information quant à la reconnaissance des symptômes et à la réaction appropriée doivent être déployés dans l’espoir de réduire le délai d’admission. Une meilleure information du public concernant les facteurs de risque apparaît également souhaitable afin d’améliorer la qualité de la prévention des maladies vasculaires.

Admission delay remains the main cause for stroke patient exclusion from urgent therapeutic protocols. Public lack of knowledge about stroke symptoms may result in delay in seeking medical care and late presentation at hospital. Lack of knowledge of risk factors for stroke may also hamper compliance with stroke prevention practices. The aim of this prospective study using a standardized questionnaire was to evaluate the stroke awareness of acute stroke patients in France. From July 2, 1998 to July 2, 1999, 166 consecutive stroke patients were admitted at our stroke unit. Among the 91 patients who were able to answer the questionnaire during the first 48 hours, only 19 patients (21 p.cent) thought they were having a stroke before their arrival at the hospital, 38 patients (42 p.cent) did not know a single sign of stroke and 33 patients (36 p.cent) did not know a single risk factor of stroke. The most common risk factors named by the patients were smoking and hypercholesterolemia (named by 31 patients (34 p.cent) and 19 patients (21 p.cent), respectively). The most common warning signs named by the patients were paralysis of one side of body or one limb and speech disturbance (named by 40 patients (44 p.cent) and 15 patients (16 p.cent), respectively). Female sex and “knowing somebody who had a stroke” were significantly associated with awareness of signs of stroke in multivariate analysis. Educational public programs regarding stroke awareness are needed in France. Educational campaigns must stress the risk factors and symptoms of stroke and the appropriate response in the hopes of reducing admission delay and improving stroke prevention.