Il s’agit d’une étude transversale effectuée sur la base d’un questionnaire élaboré par nos soins et portant sur les connaissances de la maladie et les attitudes et pratiques des enseignants face à l’épileptique. Cette enquête a eu lieu au niveau de l’Académie Scolaire de Dakar et a porté sur 400 enseignants. Trois cent soixante-treize enseignants (93 p. 100) ont répondu au questionnaire. Leur âge moyen était de 40 ans. La durée d’exercice dans l’enseignement variait de 10 à 30 ans. Pour 28,7 p. 100 des enseignants, l’épilepsie était considérée comme due à des phénomènes surnaturels. Pour 69 p. 100 des enseignants, le cerveau était l’organe dont le dérèglement pouvait être à l’origine des crises épileptiques, tandis que 31 p. 100 incriminaient d’autres organes. Parmi les causes de l’épilepsie, les enseignants citaient les traumatismes crâniens, les malformations et les infections du système nerveux central et l’hérédité. Les manifestations et les facteurs déclenchants étaient relativement bien connus. Vingt-quatre pour cent des enseignants pensaient que l’épilepsie était contagieuse et que la salive était la principale voie de transmission incriminée. Pour 73 p. 100 des enseignants, l’épilepsie était curable ; ils faisaient confiance à la médecine moderne mais une proportion non négligeable (34,9 p. 100) d’entre eux estimait nécessaire d’y associer la médecine traditionnelle. Pour 73 p. 100 des enseignants, l’épilepsie était grave en raison des risques d’accidents mortels et du handicap social et cognitif. La prise en charge de l’épilepsie devrait mobiliser outre les enseignants, les médecins et les familles pour 25,7 p. 100 des enseignants. Soixante-trois pour cent des enseignants estimaient que les épileptiques pouvaient être scolarisés dans les écoles traditionnelles ; 31,1 p. 100 proposaient une scolarisation spécialisée. Quatre-vingt-quatre pour cent des enseignants estimaient leurs connaissances sur l’épilepsie insuffisante et 99 p. 100 souhaitaient l’organisation de séminaires de formation sur l’épilepsie.

Epilepsy is one of the most common disorders encountered in children of developing countries. In Senegal, as in many other African countries, the disease is enrobed in superstition, discrimination, and stigma. There is a clear-cut lack of information programs in the developing world about seizures and epilepsy. Academic achievement of children with epilepsy is hampered by social barriers in addition to the burden of the disease and its treatment. The aim of this study was to evaluate teachers’knowledge, awareness, and current attitudes about epilepsy in order to obtain baseline data for the development of a school health educatio program on epilepsy. The study was carried out in Dakar. It was conducted by sending self-administered and ananymous questionnaires to 400 elementary school teachers; the data were randomly mapped, stratified, and chosen to produce a statistically representative sample of the teacher population of Dakar. The questionnaires contained 22 items related to knowledge of epilepsy, the attitude of teachers towards epilepsy, and their ability to provide first aid in case of seizures. A total of 373 teachers (93p.cent) completed the qquestionnaires. For 69p.cent, epilepsy arises in the brain, for 28.7p.cent it is a subnatural affliction. Epilepsy was considered to be contagious for 24p.cent and could be cured for 73p.cent. Although 66p.cent would help an epileptic pupil during a seizure, 53p.cent mentioned harmful measures. Eighty-four percent noticed that an epileptic child could go to a normal classroom, while 62.5p.cent would prefer a special school. Eighty-four percent said their knowledge on epilepsy was not suficient and the majority (99p.cent) desired training on epilepsy. For 25.7p.cent, better collaboration between parents, doctors, and teachers would b helpful to achieve better management of epileptic children. This study demonstrated encouraging knowledge of teachers about epilepsy. However, some of their wrong attitudes may be attributed to superstitions and could be improved by informative actions and better training about epilepsy. Such education might be provided by local health professionals with the collaboration of parents, teachers, and non-govermental organizations.