Homicide et psychose : particularités criminologiques des schizophrènes, des paranoïaques et des mélancoliques : À propos de 27 expertises - 11/10/17
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Résumé |
Le schizophrène Mathieu X. 21 ans, convaincu de se défendre contre des êtres impurs, décapita dans la nuit du 11 au 12 décembre 2002, une infirmière et une aide-soignante de l’hôpital psychiatrique de Pau. Ce meurtre très médiatisé interroge indéniablement la dangerosité et la violence du malade mental, dont l’acmé se résout parfois dans le passage à l’acte homicide. Contrairement à l’image populaire caricaturale, fortement ancrée dans la conscience collective du malade mental impulsif tuant un inconnu dans la rue, les données épidémiologiques actuelles rassurent : 15 % des auteurs d’homicides présenteraient une maladie mentale grave (schizophrénie, paranoïa, mélancolie). Nous présentons une série de cas d’homicides de psychotiques. Cette série rétrospective illustre comparativement différents types d’actes homicides pathologiques (schizophrénie, trouble délirant paranoïaque et trouble de l’humeur : mélancolie, hypomanie) et constitue une base de réflexion sur le passage à l’acte homicide. Au sein d’une série de 268 dossiers d’expertises d’homicides, 27 homicidaires sont psychotiques. Dix d’entre eux sont schizophrènes de sexe masculin, jeunes et consommant peu d’alcool ; leur victime est connue (ascendant, ami). Neuf meurtriers sont paranoïaques, majoritairement de sexe masculin, plus âgés et tuent leur conjoint ou leur voisin. La prise d’alcool est souvent associée. Le caractère volontiers émotionnel de l’acte est classique chez les homicidaires schizophrènes et paranoïaques. À l’inverse, les meurtriers mélancoliques sont majoritairement des femmes d’un âge moyen de 30 ans consommant peu d’alcool. L’homicide est davantage prémédité, la victime est connue : enfant, conjoint. La tentative de suicide suit très fréquemment l’homicide du mélancolique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
During the night of the 11 to 12 of December 2002, Mathieu X. 21 years old, convinced he was defending himself from evil human beings decapitated a nurse and an auxiliary nurse of the psychiatrist hospital. This crime, which received saturated media coverage, obviously raises questions about the dangerous and violent nature of the mentally ill, which can sometimes culminate in homicide. Firmly rooted in the collective consciousness is the popular idea that someone who kills an unknown person in the street is mentally ill. Conversely, the epidemiological data are reassuring; only 15% of such crimes are committed by the seriously mentally ill (schizophrenia, paranoia, melancholia).
Aim |
Typing and comparison of homicides committed by schizophrenic, paranoiac and melancholic persons.
Method |
Several murders committed by psychotic persons are presented in this article. This retrospective study shows several types of pathological murder (schizophrenia, paranoiac delirious disorder, affective disorder: melancholia and hypomania). Twenty-seven cases have been selected and analysed from 268 cases prepared over 30 years by two psychiatrists, whose diagnoses were schizophrenia, paranoia, melancholia or hypomania.
Results |
From these 268 cases of homicide examined, 27 murderers were psychotic.
Ten of these were young, single, jobless, male schizophrenics: they drank little alcohol. Most of them had a criminal history. They were paranoid schizophrenics whose hallucinatory mechanisms fed mostly persecuted, sexual and metaphysical themes. Forty percent of them were disorganised, and half of them showed negative features. They knew their victim (family, friends).
Nine others were paranoiac, for the most part male, older, married, family men, without psychiatric or criminal record. Intuitions with delirious fed persecuted (77%), jealous (40%) or prejudicial themes. They murdered their wife or husband or neighbour. Alcohol consumption was often involved. Schizophrenic and paranoiac murderers often have an emotional temper.
Conversely, melancholic murderers are mostly female aged around 30, married, family women, drinking little alcohol. Two-thirds of them have psychiatric records of depression, bipolar disorders and attempted suicide. Altruism is the most frequent delirious theme. Their murders are more often premeditated. They know the victim: child or partner. Suicide often follows the murder.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Homicide, Schizophrénie, Trouble délirant paranoïaque, Trouble de l’humeur, Lien à l’agresseur
Keywords : Homicide, Schizophrenia, Paranoiac delirious disorder, Affective disorder, Link with the perpetrator
Plan
Vol 34 - N° 4
P. 322-329 - septembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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