L’évaluation de l’activité des maladies immuno-inflammatoires (MII) est complexe. Les symptômes sont multiples, souvent subjectifs et il n’existe pas de marqueurs biologiques fiables. L’utilisation des scores d’activité, initialement conçus dans le but de comparer l’efficacité des traitements lors des essais cliniques, est mal évaluée en pratique quotidienne. L’objectif de notre étude était d’analyser leur utilisation effective en pratique courante et les facteurs déterminant celle-ci.

Un échantillon d’internistes français a été interrogé via un questionnaire informatisé sur les scores d’activité du lupus érythémateux systémique, du syndrome de Sjögren, des myosites auto-immunes et des vascularites nécrosantes des petits vaisseaux. La fréquence d’emploi de ces outils, les causes de leur non-usage et l’opinion générale des praticiens concernant la place de ces scores en pratique courante ont été décrites.

Le formulaire a été complété par 92 internistes. Les scores sont pour la plupart utilisés lors de moins de 25 % des consultations. Les raisons du faible usage de ces scores sont principalement leur méconnaissance (42 %), longueur ou complexité (28 %). Soixante-dix pour cent des cliniciens interrogés pensent que les scores d’activité peuvent avoir une utilité en pratique courante.

Le décalage entre la proportion de praticiens estimant que les scores ont une place en pratique quotidienne et leur utilisation réelle montre que les scores actuels ne répondent pas aux besoins. Des scores d’activité facilement utilisables par les internistes au cours des maladies immuno-inflammatoires restent à développer.

Assessing disease activity in patients suffering from autoimmune diseases is complex. Symptoms are multiple, often subjective and there are no reliable biomarkers. Many activity scores have been implemented to compare treatment efficacy in clinical trials. Their use in clinical practice is largely unknown. We performed a practical survey to analyze the use of activity scores in clinical practice to consider treatment response and to assess the determinants of their use.

A sample of French internists answered a questionnaire about activity scores of systemic lupus erythematosus, Sjögren's syndrome, autoimmune myositis and necrotizing vasculitis of small vessels. The frequency of use of these tools, the causes of their non-use, and the general opinion of practitioners about the place of theses scores in current practice were described.

The form was completed by 92 internists. Seventy percent of them supported the use of activity scores in consultations, but actually used them in less than 25% of patient visits. The reasons for the low use of these scores are mainly the ignorance of their existence (42%) and their length or complexity (28%).

The discrepancy between the ratio of practitioners who believe that scores have a place in daily practice and their actual use shows that the current scores do not meet the needs. The implementation of easily usable activity scores in inflammatory diseases remains a challenge for the internists.