Utilisation de bisphosphonates et risque de cancer du sein dans la cohorte française E3N - 08/11/17
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Objectif |
L’utilisation des bisphosphonates a fortement augmenté depuis le début des années 2000, principalement dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique. Les études précliniques suggèrent qu’ils puissent également avoir une activité antitumorale. Nous avons donc évalué l’association entre l’utilisation de bisphosphonates et l’incidence de cancer du sein dans la cohorte française E3N.
Méthode |
Au total, 64 438 femmes de la cohorte E3N ont été incluses dans les analyses. Au cours d’un suivi moyen de 7,2 années (2004–2011), 2407 cancers du sein primitifs ont été diagnostiqués. Les données issues des questionnaires biennaux de suivi ont été appariées avec des données précisant le code CIP et la date de délivrance des médicaments remboursés aux participantes de la cohorte depuis l’année 2004. L’exposition aux bisphosphonates a été caractérisée à partir de ces données de remboursement. Les données sur les facteurs de confusion potentiels (facteurs de risque cliniques de fracture ostéoporotique, surveillance de la densité minérale osseuse, facteurs de risque de cancer du sein) provenaient principalement des questionnaires de suivi. Les hazard ratios (HR) de cancer du sein et leur intervalle de confiance (IC) à 95 % ont été estimés à l’aide de modèles de Cox multivariés, dans lesquels l’exposition aux bisphosphonates était dépendante du temps.
Résultats |
Nous n’avons pas trouvé de diminution du risque de cancer du sein avec l’utilisation de bisphosphonates (HR 1,0 ; IC 95 % 0,9–1,1, comparé au fait de n’avoir jamais été exposé). Nous n’avons pas mis en évidence d’interaction significative avec l’âge, l’indice de masse corporelle, le délai depuis la ménopause, la prise de traitements hormonaux de la ménopause, de calcium ou de vitamine D. Les analyses n’ont pas montré de variations de risque en fonction de la molécule utilisée (acide alendronique/acide risedronique/acide ibandronique/autres), et nous n’avons pas trouvé de tendance significative en fonction de la dose cumulée, de la durée d’utilisation ou du délai depuis la dernière utilisation. En revanche, nous avons observé une diminution significative du risque de cancer du sein uniquement dans la première année suivant l’initiation du traitement par bisphosphonates (HR 0,6 ; IC 95 % 0,4–0,9). Des données complémentaires suggèrent que ce résultat puisse s’expliquer par un biais de surveillance, le traitement par bisphosphonates étant préférentiellement prescrit aux femmes ayant réalisé récemment une mammographie (et donc, avec une probabilité plus faible de diagnostic d’un cancer du sein dans les mois suivants). Enfin, nous n’avons pas trouvé de variation significative de l’association bisphosphonates-cancer du sein en fonction du type de cancer du sein considéré : ER+ (HR 1,0 ; IC 95 % 0,8–1,1), ER- (HR 1,0 ; IC 95 % 0,7–1,5), invasif (HR 1,0 ; IC 95 % 0,8–1,1) ou in situ (HR 0,9 ; IC 95 % 0,6–1,3).
Conclusion |
Nos résultats ne sont pas en faveur d’un effet protecteur vis-à-vis du risque de cancer du sein des bisphosphonates utilisés dans le traitement de l’ostéoporose post-ménopausique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bisphosphonates, Cancer, Cancer du sein, Cohorte, Pharmaco-épidémiologie, Prévention primaire
Plan
Vol 65 - N° S3
P. S115-S116 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?