Évaluation du risque d’insuffisance hépatique aiguë conduisant à l’inscription sur liste de transplantation (IHAT), associée à une exposition médicamenteuse, sur une période de six ans en France - 08/11/17
Résumé |
Objectif |
Estimer le risque populationnel d’IHAT chez l’adulte, après exposition médicamenteuse.
Méthode |
Étude cas–population multicentrique sur une période de six ans (2008–2013). Les patients inscrits sur liste de transplantation hépatique étaient identifiés grâce à la base nationale d’inscription CRISTAL. Les données étaient collectées à partir des dossiers médicaux. L’exposition médicamenteuse était évaluée sur une fenêtre de 30jours avant la Date Index (DI) correspondant à la date des premiers symptômes de la maladie hépatique. Le taux d’incidence, exprimé par million de traitements–années, a été calculé en utilisant les données de remboursement de l’échantillon généraliste des bénéficiaires de l’assurance maladie.
Résultats |
Parmi 8341 patients identifiés (22 centres participants), 559 (6,7 % des inscrits) étaient des IHAT : 313 (56,0 %) avec une cause clinique identifiée et 246 (44,0 %) sans cause clinique identifiée. Ces derniers ont été classés selon les catégories suivantes : 132 cas (23,6 % des IHAT) avec surdosage médicamenteux aigu (SMA), 82 cas (14,7 %) avec exposition médicamenteuse (EM) dans les 30jours précédant la DI, et 32 cas (5,7 %) sans exposition médicamenteuse (SEM). Au final, il y avait plus de femmes (72,7 %) chez les SMA comparé aux SEM (60,9 %) et aux EM (54,9 %). L’âge moyen était de 36,9 ans (±12,6) pour les SMA, 42,2 ans (±15,0) pour les SEM et 43,8 ans (±12,9) pour les EM. La transplantation hépatique était réalisée pour 68,7 % des cas : 59,1 % pour les SMA, 87,5 % pour les SEM et 76,8 % pour les EM. Parmi les 82 EM, 42,7 % étaient exposés au paracétamol seul ou en combinaison (39,0 % paracétamol seul). Les autres médicaments les plus fréquemment retrouvés étaient les antituberculeux (19,5 %), antidépresseurs (15,9 %), antiviraux d’action directe (14,6 %), anxiolytiques (13,4 %) et antiépileptiques (13,4 %). Parmi les 132 SMA, 95,5 % étaient attribués au paracétamol ; 57 surdosages étaient considérés comme non intentionnels (43,2 %) et 69 intentionnels (52,3 %). Les autres médicaments en surdosage étaient les anxiolytiques (32,6 %), antidépresseurs (22,0 %), hypnotiques et sédatifs (15,2 %), AINS (12,1 %) et antiépileptiques (10,6 %). Les taux d’incidence d’IHAT sur six ans étaient de 572,4 (IC95 %, 327,3-929,4) cas par milliard de « defined daily dose » dispensées pour les antituberculeux, 34,3 (IC95 %, 17,7–60,0) pour les antiviraux d’action directe, 27,8 (23,7–32,5) pour le paracétamol avec surdosage intentionnel ou non, 15,9 (12,8–19,5) pour le paracétamol avec surdosage intentionnel, 6,4 (3,2–11,4) pour les antiépileptiques, 6,1 (4,2–8,4) pour le paracétamol sans surdosage, 2,2 (1,2–3,7) pour les antidépresseurs, 1,8 (0,9–3,3) pour les anxiolytiques et 1,6 (0,7–3,2) pour les AINS.
Conclusion |
La survenue d’IHAT chez des patients exposés à des médicaments est un événement rare mais important. L’exposition au paracétamol à dose thérapeutique ou en surdosage reste la cause principale des IHAT. Les taux élevés de survenue d’IHAT observés chez les cas exposés à des antituberculeux, antidépresseurs, antiviraux d’action directe, anxiolytiques et épileptiques seront plus amplement évalués dans le cadre d’analyses complémentaires qui seront réalisées ultérieurement.
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Vol 65 - N° S3
P. S115 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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