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L’observance médicamenteuse des patients diabétiques de type II en Île-de-France : état des lieux et priorités d’actions - 08/11/17

Doi : 10.1016/j.respe.2017.04.054 
I. Bardoulat a, , F. Chauvin a, A. De Saunière b, P. Le Jeunne a, D. Perrot a, C. Collet b
a QuintilesIMS, 17bis, place des Reflets, 92099 La Défense, France 
b ARS Île-de-France, 35, rue de la Gare, 75019 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectifs

Parmi les franciliens, 3,25 % souffrent de diabète de type II (environ 400 000 personnes), avec de fortes disparités territoriales. Depuis 2014, l’amélioration du dépistage et de la prise en charge du diabète est devenue une priorité de santé publique pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé. Dans ce cadre, disposer de données d’observance aux traitements est un enjeu majeur pour dresser un état des lieux, identifier et comprendre les déterminants des échecs thérapeutiques liés à une non-observance et prioriser les actions à mettre en place.

Méthode

L’étude a été réalisée à partir d’une base de données longitudinale, qui retrace la dispensation médicamenteuse de manière anonymisée, individuelle, systématique et continue dans 7300 pharmacies, dont 1126 en Île-de-France. Une cohorte de 73 168 patients franciliens traités pour un diabète de type II non insulinodépendant a été étudiée sur trois années de 2013 à 2015. L’observance a été évaluée de manière indirecte à partir du pourcentage de patients qui ont un indice de possession de médicament (ratio entre le nombre de jours de traitement délivrés et la durée de la période d’observation considérée) supérieur à 80 % sur un an. L’observance a été analysée en fonction de caractéristiques patients (territoire, sexe, âge, ancienneté du diabète), du type de prescripteur, du schéma thérapeutique et des changements de traitement.

Résultats

Dans l’ensemble, 59 % des patients d’Île-de-France traités pour un diabète de type II sont observants, avec des écarts importants entre départements : 63 % de patients observants dans le 77, contre seulement 57 % dans le 93 et le 95. L’âge a un impact sur l’observance, les patients âgés de 63 à 75 ans étant les plus observants (62 %) et ceux de moins de 63 ans les moins observants (55 %). Les patients en initiation de traitement sont significativement moins observants (47 %, écart de plus de 10 % par rapport aux patients prévalents). L’impact des ruptures de traitement sur l’observance est majeur : les patients ayant changé de traitement pendant la période d’évaluation sont beaucoup moins observants que les autres, avec des écarts de 30 à 40 points selon les schémas thérapeutiques. Ainsi, les patients traités en monothérapie à leur inclusion dans l’étude sont observants à hauteur de 62 % s’ils n’ont pas connu de changement de traitement pendant la période de suivi de un an. Cette proportion tombe à 33 % en cas de survenue d’un changement de traitement. Certaines absences d’écarts sont également intéressantes. Ainsi, il n’y a pas d’écart d’observance entre les hommes et les femmes, ni entre les patients suivis par des médecins généralistes ou par des spécialistes.

Conclusion

Les résultats inédits de cette étude illustrent la nécessité et la possibilité de concevoir des programmes adaptés à l’état des lieux. Les résultats de l’étude ont mené à des orientations précises, identifiées avec les acteurs concernés : mobiliser les médecins sur le risque accru de mauvaise observance au moment de l’initiation du traitement ; renforcer le rôle des pharmaciens d’officine auprès des patients au moment des changements de traitement ; intégrer des patients–experts dans les programmes d’éducation thérapeutique diabète.

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Vol 65 - N° S3

P. S137 - juin 2017 Retour au numéro
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