Projet d’étude sur la SÉmiologie CArdiaque dans l’Insuffisance Cardiaque en médecine interne (projet SECAIC) - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
L’insuffisance cardiaque (IC) est fréquente en médecine interne (MI). C’est une grande consommatrice d’examens complémentaires alors qu’une sémiologie très détaillée est disponible et semble permettre un diagnostic clinique. Néanmoins, les patients de MI étant souvent âgés et polypathologiques, il nous a semblé que cette dernière était devenue peut être moins « robuste » pour le diagnostic. Nous avons donc décidé de mettre en place une étude sur la sémiologie de l’IC en MI (projet SECAIC). L’objectif de cette étude était de tester la sensibilité et spécificité des éléments usuels de sémiologie cardiaque dans une population de patients hospitalisés en MI.
Patients et méthodes |
Les patients inclus dans la présente étude sont issus d’une cohorte de 371 patients présentant une IC, documentée sur les données de l’échographie cardiaque et du BNP, hospitalisés en MI. Les 100 premiers patients consécutifs ont été comparés à 100 patients témoins diabétiques de type 2 (DT2), hospitalisés en MI, appariés pour l’âge et le sexe et ne présentant a priori pas d’atteinte cardiaque. Les données de l’anamnèse (dyspnée, oligurie…) et de la clinique (œdèmes des membres inférieurs, prise de poids, turgescence jugulaire… crépitants) relatives à la sémiologie cardiaque ont été recueillies dans les 2 groupes et comparées. La sensibilité (Se), la spécificité (Sp) et le rapport de vraisemblance positif (RVP) ont été déterminés pour chaque paramètre.
Résultats |
L’âge moyen des patients IC était de 79,2 ans (54–92) ; celui des patients témoins DT2 était de 78,5 (53–91). Une dyspnée d’effort et de repos étaient notés chez respectivement : 29 et 22 patients du groupe IC vs 21 et 16 patients du groupe DT2 (p=NS). Une oligoanurie n’était mentionnée que dans 1 dossier du groupe DT2 et une hépatalgie dans aucun dossier des 2 groupes. Des œdèmes des membres inférieurs étaient mis en évidence dans 52 cas du groupe IC vs 39 dans le groupe DT2 (p=NS). Des crépitants étaient notés dans 41 cas du groupe IC et 9 du groupe DT2 (p<0,036). Une hépatomégalie était trouvée chez 28 patients du groupe IC et 24 du groupe DT2 (p=NS). Une turgescence jugulaire n’était notée que chez 2 patients du groupe IC. Une prise de poids était notée chez 37 patients du groupe IC vs 18 du groupe DT2 (p=0,06). La Se, Sp et le RVP étaient de respectivement : 30 %, 79 % et 1,41 pour la dyspnée d’effort ; 40 %, 91 % et 4,6 pour les crépitants ; 9,8 %, 79 % et 1,7 pour la prise depoids ; 59 %, 51 % et 1,2 pour les œdèmes des MI.
Conclusion |
Ce travail illustre le faible apport clinique au diagnostic de la sémiologie usuelle de l’IC chez des patients hospitalisés en MI. Les symptômes et signes de décompensation cardiaque ont un faible intérêt au diagnostic, en dehors de la présence de crépitants dont la Sp est de 91 % et qui orientent le diagnostic vers une IC avec un RVP de 4,6. Ce travail invite à établir des scores cliniques comme pour la maladie thromboembolique veineuse. Cela pourrait notamment être fait dans le cadre du groupe SiFMI.
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Vol 37 - N° S2
P. A141 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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