Évènements thromboemboliques au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) s’accompagnent d’un risque accru d’événements thrombo-emboliques (ETE) lors des poussées augmentant ainsi la morbi-mortalité. Le but de notre étude était de préciser la prévalence des ETE au cours des MICI et de déterminer leurs particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective colligeant tous les patients hospitalisés ou suivis à la consultation externe de notre service pour prise en charge de MICI, entre janvier 2014 et juin 2016 et qui ont présenté une complication thromboembolique confirmée par l’imagerie. Un bilan de thrombophilie incluant la recherche des anticorps anti-phopholipides, d’un déficit en protéine C, en protéine Sou en antithrombine III, d’un déficit de la résistance à la protéine C activée, d’une hyperhomocystéinémie et d’un syndrome myéloprolifératif a été réalisé pour tous les patients ayant présenté un ETE. Tous les patients ont été mis sous héparine à bas poids moléculaire à dose curative puis relais par les anti-vitamine K.
Résultats |
Cent un patients ayant une MICI ont été diagnostiqués durant la période d’étude. Un ETE survenait chez 6 patients soit une prévalence de 5,9 %. Les patients avaient un âge moyen de 41 ans (25–74 ans), répartis en 4 femmes et 2 hommes. Cinq patients avaient une maladie de Crohn et un patient avait une recto-colite hémorragique. La MICI était en poussée chez tous les patients avec une colite aiguë grave dans 4 cas, une poussée sévère dans 1 cas et une poussée modérée dans 1 cas. Cinq patients étaient déjà hospitalisés et sous héparinothérapie à dose préventive, lors de la survenue de cet ETE. Dans l’autre cas, l’ETE survenait en ambulatoire chez un patient sous corticothérapie orale. Il s’agissait d’une thrombose veineuse profonde (TVP) des membres inférieurs dans 3 cas associée à une embolie pulmonaire dans 1 cas, d’une thrombose veineuse cérébrale dans 2 cas étendue à la veine jugulaire interne dans 1 cas et d’une embolie pulmonaire isolée dans 1 cas. Le bilan de thrombophilie était négatif chez tous les patients. L’évolution sous traitement médical était favorable chez 4 patients et fatale chez 2 patients suite à une embolie pulmonaire massive dans 1 cas et à une thrombophlébite cérébrale avec important œdème cérébral dans l’autre cas.
Conclusion |
Dans notre étude, la prévalence des ETE chez les patients atteints de MICI était de 5,9 %. La thrombose survenait durant la phase active de la MICI dans tous les cas, malgré que la majorité des patients étaient sous héparinothérapie préventive. Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques des thromboses au cours des MICI ainsi que l’étude de l’efficacité de nouvelles molécules dans la prévention des ETE chez ces patients paraît nécessaire.
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Vol 37 - N° S2
P. A151-A152 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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