Il y a-t-il encore un intérêt à faire des biopsies coliques systématiques sur muqueuse normale au cours des diarrhées chroniques ? - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
Les colites microscopiques représentent une étiologie fréquente de diarrhée chronique non hémorragique, retrouvées dans 10 à 20 % des cas des biopsies systématiques réalisées lors d’une iléocoloscopie normale. Il s’agit d’une pathologie bénigne dont le choix thérapeutique tient compte de la sévérité des symptômes ainsi que son retentissement sur la qualité de vie des patients.
Le but de notre travail est de souligner l’intérêt des biopsies étagées systématiques lors de l’investigation pour une diarrhée chronique avec endoscopie normale et d’analyser les aspects épidémiologiques, cliniques et histologiques des malades suivis pour une colite microscopique ainsi que les modalités thérapeutiques et évolutives.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive monocentrique, étalée sur une période de 6 ans (2010 à 2016), colligeant tous les patients, explorés pour une diarrhée chronique avec une endoscopie normale, ayant bénéficié de biopsies systématiques étagées au service d’hépato-gastro-entérologie de Sousse. Le diagnostic de colite microscopique est retenu en présence d’une muqueuse colique d’aspect macroscopique normal et des lésions histologiques caractérisées par une augmentation des lymphocytes intra-épithéliaux en cas de colite lymphocytaire et un épaississement de la bande collagène sous-épithéliale en cas de colite collagène.
Résultats |
Cent soixante et un patients ont été inclus. L’âge moyen était de 55,3 ans avec des extrêmes allant de 11 ans à 82 ans. Le sex-ratio était de 0,87 [H/F=75/86]. Les biopsies iléocoliques étaient normales dans 90,68 % des cas (n=146), et avaient révélé 15 cas de colites microscopiques (9,3 %), réparties en 6 colites collagènes et 9 colites lymphocytaires. L’intoxication tabagique a été notée chez 4 patients (26,67 %), la prise médicamenteuse chez 2 patients (AINS : n=1, IPP : n=1). Une pathologie auto-immune associée a été retrouvée dans 13,4 % des cas (diabète de type I : n=1, hypothyroïdie : n=1). Des douleurs abdominales associées à la diarrhée chronique étaient notées dans 40 % des cas (n=6). Un amaigrissement a été noté chez un seul patient. La biologie avait révélé un syndrome inflammatoire biologique chez 2 patients et un syndrome de malabsorption chez un seul patient. Le traitement était à base de ralentisseurs de transit dans 60 % des cas (n=9), des dérivés salicylés dans 26,6 % des cas (n=4), et une corticothérapie dans 13,3 % des cas (n=2). L’évolution a été favorable dans 80 % des cas, 3 patients ont présenté une récidive dans un délai moyen de 18 mois, parmi-lesquels un cas de maladie de Crohn a été diagnostiquée.
Conclusion |
Conformément aux données de la littérature, la prévalence de la colite microscopique dans notre série était de 9,3 %. Ce qui justifie encore la réalisation systématique de biopsies coliques étagées même en présence d’une muqueuse colique d’aspect normal.
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Vol 37 - N° S2
P. A157-A158 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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