PTI du sujet âgé de plus de 75 ans : caractéristiques cliniques, biologiques et thérapeutiques - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
Le PTI peut survenir à tous les âges de la vie, essentiellement chez le sujet jeune et adulte, mais il peut aussi plus rarement chez le sujet âgé de plus de 75ans. À l’heure actuelle, il n’existe pas de pas de données vraiment spécifiques, précises et documentées sur la prise en charge des sujets âgés de plus de 75ans atteints de cette pathologie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, sur consultations de dossiers médicaux, centrée sur le recueil de sujets de plus de 75ans ayant été diagnostiqués PTI au sein du service de médecine interne du CHU Reims. La période de recueil s’est étalée entre 2009 et 2015. Les caractéristiques démographiques, cliniques, thérapeutiques (efficacité et effets secondaires) et de suivi ont été relevées pour tous les patients.
Résultats |
Quinze patients ont été inclus durant cette période. L’âge moyen du diagnostic est de 83,9ans avec une prédominance féminine, soit 11 cas (73,3 %). La présentation clinique initiale est dominée par les saignements hémorragiques (2 épisodes d’hématurie, 1 épisode de gingivorragie, 5 épisodes d’hémorragies cutanées à type de purpura et un épisode de mélaena), une asthénie pour 2 cas et un caractère asymptomatique pour 5 cas. Dans les antécédents médicaux notables, on note la présence de maladies auto-immunes, précédant le diagnostic de PTI, notamment 1 cas de dermatose bulleuse auto-immune, un cas d’anémie hémolytique auto-immune, et un cas de sclérodermie. Deux pathologies hématologiques malignes (lymphome cutané, LLC) ont été observées et un antécédent de tumeur maligne mammaire chez une patiente. Un suivi pour pathologie démentielle avancée est en cours pour 2 des patients. Un diagnostic de lupus systémique a été évoqué de manière concomitante. Après le diagnostic de PTI, une vascularite à ANCA a été observée (dans les suites). Au moment du diagnostic, le taux moyen de plaquettes était de 14,46G/l. Six cas d’anémie ont été notés et 1 syndrome d’Evans. Le traitement de première intention dès le diagnostic de PTI établi, est basé sur une corticothérapie orale pour 14 cas. Les bolus de méthylprednisolone ont été utilisés (tant sur le plan initial qu’au moment de récidives) pour 5 patients variant de 250mg à 500mg ; la corticothérapie orale avec une posologie de 1mg/kg est utilisée pour 10 patients, suivie de décroissance progressive. En ce qui concerne les effets indésirables, nous notons 1 cas de diabète cortico-induit. En ce qui concerne les réponses à la corticothérapie, on note : à un mois, une réponse complète pour 9 patients, une réponse partielle pour 3 patients, un échec pour 2 patients ; À 6mois, une réponse complète pour 0 patients et des récidives pour la totalité des patients. Les immunoglobulines polyvalentes n’ont pas de succès retrouvés pour les patients recueillis que ce soit seules ou associées à la corticothérapie ; de même que pour les transfusions plaquettaires utilisées pour 3 patients, sans succès (transfusions faites en association). La splénectomie n’a été réalisée que pour 1 seule patiente avec une récidive observée à 6 mois puis à 1 an. Les traitements alternatifs utilisés sont : le mycophénolate mofétil pour un cas avec une réponse partielle, disulone pour 2 patients avec des réponses partielles (avec un effet indésirable hépatique à 2ans de son introduction), le cellcept pour 2 patients avec une réponse partielle pour un patient et un échec pour un patient (associée à des effets indésirables à type de dysurie et de pesanteur gastrique), le danazole pour un seul patient avec un échec, l’eltrombopag utilisé pour un seul patient avec des effets indésirables qui ont conduit à son arrêt. Le rituximab a été utilisé pour 3 patients avec une réponse complète pour 1 patient et une réponse partielle pour 2 patients. Le romiplostim a été utilisé pour 1 patient avec une réponse complète, suite à l’usage du rituximab qui avait donné pour ce patient une réponse partielle. Nous avons 5 patients perdus de vue. Nous avons noté un seul décès à 1mois de la prise en charge initiale.
Conclusion |
Les études sur le PTI chez le sujet très âgé sont peu nombreuses, souvent parcellaires, même si des données commencent à apparaître depuis ces quelques années. À la lecture de nos résultats, elles semblent indispensables à réaliser en raison notamment des comorbidités qui ont un impact probable sur le diagnostic, la présentation clinique, les résultats des thérapeutiques disponibles (efficacité, effets secondaires).
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Vol 37 - N° S2
P. A184-A185 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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