Association tumeur rénale et lymphome - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
L’association d’un cancer du rein et d’une hémopathie lymphoïde B a été rapportée par quelques auteurs. Cette association soulève l’hypothétique d’un facteur étiologique commun. Nous en rapportons un cas.
Observation |
Il s’agit de M. K.M., âgé de 80 ans, ayant des antécédents d’hématurie intermittente depuis 2 ans. Admis aux urgences pour une hématurie macroscopique de grande abondance. L’examen clinique a trouvé un patient pâle, hypotendu, apyrétique avec une splénomégalie arrivant à l’ombilic. La NFS : a révélé une pancytopénie avec un taux d’hémoglobine à 3g/dL, leucopénie et thrombopénie. L’échographie et la TDM thoraco-abdomino-pelvienne ont objectivé une masse rénale gauche de 5cm, avec une splénomégalie homogène. Le bilan de la splénomégalie est revenu négatif : pas de signes d’hypertension portale, ETT normale, sérologies virales, sérologie de la leishmaniose et brucellose étaient négatives, et biopsie ostéo-médullaire est revenue normale. Après transfusion est stabilisation du malade, une intervention chirurgicale a été réalisée pour exérèse de la tumeur rénale et pour splénectomie. L’étude anatomopathologique des pièces opératoires a révélé : un carcinome papillaire au niveau de la masse rénale, et un lymphome B de la zone marginale au niveau de la rate.
Discussion |
La survenue d’une tumeur rénale et d’une lymphoprolifération maligne B chez un même patient pourrait ne pas être fortuite. Ainsi, plusieurs auteurs ont rapporté l’existence simultanée de ces deux néoplasies. Une fréquence accrue de cancers du rein a été observée chez des patients traités antérieurement pour une hémopathie lymphoïde B et peut être une conséquence de l’exposition aux produits cytotoxiques et/ou a la radiothérapie. Cependant, dans quelques cas, la survenue de la tumeur de Grawitz est trop rapprochée dans le temps pour être une conséquence de ce traitement. La présence simultanée des deux néoplasies soutient l’hypothèse d’une synthèse de facteurs de croissance tumoraux par la tumeur de Grawitz, principalement la synthèse de l’IL-6. D’autres interleukines, comme I’IL-10 et l’IL-11 peuvent être synthétisés dans la tumeur et influer sur la prolifération de la lignée lymphoïde.
La survenue d’une hémopathie lymphoïde a distance d’un cancer du rein, a fortiori après néphrectomie, ne peut relever de cette hypothèse physiopathologique. On peut alors évoquer l’existence de mutations dans un ou des gènes suppresseurs de tumeurs, dont l’expression perturbée pourrait conduire a plusieurs néoplasies asynchrones, et de nature différente.
Conclusion |
L’association d’un cancer du rein et d’une hémopathie lymphoïde, ne semble pas être le fruit d’un simple hasard. La persistance d’une splénomégalie non expliquée doit aboutir à une splénectomie.
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Vol 37 - N° S2
P. A194-A195 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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