Les facteurs prédictifs d’échec du traitement de première ligne des abcès spontanés intra-abdominaux en cas de maladie de Crohn - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
La maladie de Crohn est caractérisée par une inflammation transmurale pouvant aboutir à la formation de fistules et d’abcès. Dix à 30 % des patients porteurs de maladie de Crohn développent des abcès durant l’évolution de la maladie. Ces collections représentent une complication qui peut être grave surtout qu’elle survient chez des patients dénutris ou sous traitement immunosuppresseurs.
Patients et méthodes |
Notre travail est une étude rétrospective et descriptive. Nous avons colligé tous les dossiers de patients porteurs de maladie de Crohn hospitalisés entre janvier 2005 et décembre 2015. Le nombre total de dossiers consultés était de 600. Le nombre de patients présentant des collections abdomino-pelviennes était de 73 soit une fréquence de survenue des abcès profonds sur maladie de Crohn de 12,5 %. Parmi les 230 patients opérés pour maladie de Crohn, l’indication à la chirurgie était une collection abdomino-pelvienne dans 67 cas (soit dans 29,1 % des cas). Dans ce travail nous avons soulevé les facteurs prédictifs d’échec du traitement des collections intra-abdominales.
Résultats |
L’âge moyen au moment du diagnostic de l’abcès était de 30 ans avec des extrêmes allant de 13 à 69 ans. On a noté une prédominance masculine avec 55 hommes (75,3 %) et 18 femmes (24,7 %) soit un sex-ratio à 3. La symptomatologie révélatrice était les douleurs abdominales (65,8 % des cas), la fièvre (57,5 % des cas), un syndrome subocclusif (19,2 % des cas), un syndrome pseudo-appendiculaire (17,8 % des cas), un syndrome occlusif (6,8 % des cas) ou une masse abdominale (dans 4,1 % des cas). Le siège de l’abcès était la FID dans 52,1 % des cas, pelvien dans 16,4 % des cas, mésentérique dans 6,8 % des cas, au niveau du muscle psoas chez 2 patients et plus rarement péri colique et pariétal.
Les abcès étaient uniques chez 52 patients (dans 71,2 % des cas), au nombre de 2 chez 5 patients (dans 6,8 % des cas), au nombre de 3 chez 2 patients (dans 2,7 % des cas) et multiples chez 6 patients (dans 8,2 % des cas). La taille moyenne de l’abcès est de 37mm.
Le traitement de première ligne était à base de traitement antibiotique seul chez 22 patients (30 %), drainage percutané de la collection chez 2 patients (2,7 %) et drainage chirurgical chez 49 patients (67 %). Le taux d’échec du traitement de 1re ligne était de 15,1 %.
En analyse bivariée, l’association entre le taux d’échec du traitement et un nombre de facteurs (à savoir le tabagisme actif, la taille, le nombre, le siège, la présence de fistule à l’imagerie, la prescription de traitements immunosuppresseurs et de biothérapies) a été étudiée. En fait en dehors des anti-TNF alpha dont la prescription était prédictive d’échec du traitement de première ligne (p=0,04), tous les autres facteurs n’étaient pas significativement associés à l’échec ou non du traitement.
Conclusion |
Les abcès abdomino-pelviens représentent une complication relativement grave de la maladie de Crohn. Les modalités thérapeutiques ne font pas actuellement l’objet d’un consensus. D’autres études s’avèrent nécessaires pour mieux dégager les facteurs liés à une mauvaise réponse au traitement et également pour retenir l’effet négatif des anti-TNF alpha.
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Vol 37 - N° S2
P. A213-A214 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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