Phénomène de Raynaud au cours de la sclérodermie systémique (étude multicentrique) - 15/11/17
Résumé |
Introduction |
Le phénomène de Raynaud (PR) est un acrosyndrome vasculaire fréquent dans la population générale. Il est souvent primitif, cependant, il peut révéler une connectivite, notamment la sclérodermie systémique (ScS). L’objectif de notre travail était d’étudier le profil épidémiologique, clinique, paraclinique, thérapeutique et évolutif de PR chez les patients ayant une ScS.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude multicentrique rétrospective, portant sur 152 patients ayant une ScS, colligés à partir de neuf centres hospitalo-universitaires de médecine interne en Tunisie. Cette étude était initiée par la Société tunisienne de médecine interne (STMI).
Résultats |
Le PR était noté dans 86 % des cas. Il s’agissait des 116 femmes et 15 hommes (sex-ratio=0,12), dont l’âge moyen au début de la maladie était de 44,5 ans (extrêmes : 15–86 ans). Le délai moyen entre l’apparition de PR et le début de la maladie était de 3,72 ans avec des extrêmes de 0 à 50 ans. Il constituait la deuxième manifestation clinique, après celle cutanée, de la SS. Il était révélateur de la maladie dans 69 % des cas. Il était retrouvé chez 86,2 % des patients. Il touchait les mains dans tous les cas, les pieds chez 27,5 % des patients et le visage dans 3 cas. La capillaroscopie, réalisée chez 118 patients, était pathologique dans 97 cas (82,2 %). Elle concluait à une microangiopathie organique dans 63 cas (65 %), des mégacapillaires dans 61 cas (63 %) et/ou une raréfaction des anses chez 43 patients (37,4 %). Les complications trophiques étaient observées chez 102 patients (70 %). Il s’agissait des ulcérations digitales dans 46 % des cas, compliquées d’une nécrose pulpaire dans 22 cas et de surinfection cutanée dans 6 cas. Trois patients avaient nécessité une amputation de phalange(s). Sur le plan thérapeutique, les inhibiteurs calciques étaient prescrits chez 119 patients (78,28 %) pour le syndrome de Raynaud. Chez deux patientes, on avait recours à l’Iloprost en association avec les inhibiteurs calciques. L’évolution était bonne dans 80 % des cas.
Conclusion |
Le PR est une manifestation clinique quasi constante au cours de la sclérodermie systémique. Il a un impact sur la fonction de la main et peut entraîner des complications sévères, altérant ainsi la qualité de vie des patients. Sa prise en charge représente souvent un défi pour le praticien, qui doit instaurer un traitement en fonction des options thérapeutiques disponibles.
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Vol 37 - N° S2
P. A247 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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