Comment structurer l’apprentissage moteur en neuro-réadaptation pédiatrique – revue systématique - 23/11/17
Résumé |
Introduction |
Lorsque plusieurs activités motrices sont pratiquées dans la même séance, l’effet nommé interférence contextuelle (CI) intervient. Cet effet est faible lorsque ces activités sont pratiquées en ordre bloqué (une activité est pratiquée jusqu’à ce qu’elle soit apprise avant de passer à la suivante). Un effet d’interférence contextuelle élevé intervient lorsque les activités sont pratiquées dans un ordre aléatoire. Chez un adulte en bonne santé, l’ordre bloqué améliore la performance durant l’acquisition, mais diminue la capacité de rétention et de transfert par comparaison avec l’ordre aléatoire. Il est néanmoins vital d’augmenter nos connaissances des avantages que procure l’ordre des pratiques en réadaptation. En neuro-réadaptation pédiatrique en particulier, il est commun de choisir des activités différentes pendant les traitements pour conserver l’implication des enfants. Par conséquent, nous avons voulu évaluer la qualité et le niveau de preuve de la littérature sur l’apprentissage moteur dans les études sur les interventions concernant l’effet d’interférence contextuelle (pratique bloquée ou ordre aléatoire) chez les enfants atteints de lésions cérébrales et ceux qui se développent normalement.
Méthode |
Huit bases de données ont été systématiquement mises à contribution avec des termes de recherche prédéfinis. Des études contrôlées examinant l’effet d’interférence contextuelle sur l’apprentissage moteur des enfants au développement normal ou atteints de lésions cérébrales ont été incluses. Le niveau de preuve, la qualité de la démarche et les risques de biais ont été évalués par deux auteurs indépendants. Une synthèse des meilleures preuves a été réalisée pour les études incluses.
Résultats |
Vingt-cinq articles évaluant des enfants au développement normal ont été inclus dans l’analyse. L’un d’eux évaluait également des enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale. Les niveaux de preuves se situent entre I, II et III. La qualité de la démarche est faible et les risques de biais élevés, influencés par un nombre important de problèmes méthodologiques. La synthèse des meilleures preuves n’a démontré pratiquement aucune preuve contraire. Les activités uniques ont apporté peu de preuves à l’appui de l’effet d’interférence contextuelle.
Conclusions |
Les preuves de bonne qualité d’un effet d’interférence contextuelle chez les enfants sont très limitées, spécialement en ce qui concerne les enfants atteints d’une lésion cérébrale. Le principal problème des études est le risque élevé de biais du fait de problèmes de méthodologie. L’effet d’interférence contextuelle a été confirmé par un niveau de preuve situé entre limité et modéré chez les enfants qui se développent normalement. Cependant, ces résultats ne peuvent être transférés à la population d’enfants atteints de lésions cérébrales. Il est important de mener des études de bonne qualité méthodologique sur l’ordre de pratique des activités motrices dans le champ de la neuro-réadaptation pédiatrique.
Signification |
La neuro-réadaptation est basée sur l’apprentissage moteur, quel que soit l’âge du patient. Afin d’optimiser cette réadaptation, il est crucial d’appliquer le meilleur ordre de pratique à la population appropriée.
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Vol 17 - N° 192
P. 21 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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