La sédentarité est classée par l’OMS au 5^e rang des 10 principaux facteurs de risques pour la santé en Europe. La perte de durée de vie, donc les années que l’on perd en raison de l’inactivité (DALYs) est chiffrée à 2,1 ans au niveau mondial. Le développement démographique en Suisse et dans les pays occidentaux industrialisés laisse supposer que, dans une société devenant toujours plus âgée, un nombre toujours plus important d’êtres humains seront confrontés à toujours davantage de facteurs de morbidité. La question centrale de cette étude était : comment les personnes atteintes de troubles sévères de la santé peuvent-elles bénéficier d’un entraînement dispensé par des physiothérapeutes professionnels ? Le but de l’étude était de recueillir la vision de personnes sévèrement atteintes dans leur santé par rapport à un programme de promotion de la santé sous forme d’une prévention tertiaire de physiothérapie.

Cinq interviews ont été menées dans le cadre d’une étude qualitative. Les participants ont été recrutés par les physiothérapeutes de l’Hôpital cantonal de Baden. Pour être inclus dans l’étude, les patients devaient attester de la participation durant les six derniers mois à un programme de promotion de la santé. Ils devaient aussi avoir été initialement hospitalisés et traités aux soins intensifs. Les interviews ont été mises sur papier selon les règles d’un système de transcription simple. Deux examinateurs ont évalué les textes indépendamment l’un de l’autre au moyen de la méthode « Analyse après questions » et sur la base d’une catégorisation en critères principaux et secondaires.

Les personnes atteintes de troubles sévères de la santé ont besoin de conditions spéciales pour se sentir motivées à suivre un entraînement durable dans le cadre d’une prévention tertiaire. Elles veulent sentir que leur bien-être corporel et mental s’améliore. Elles veulent être soignées de manière continue et compétente.

Si la prévention secondaire et tertiaire chez des personnes qui ont un passé complexe en matière de santé relève du domaine de la physiothérapie dans le futur est une question qui reste ouverte.

Des études quantitatives doivent être menées dans ce sens. Il faut se demander dans quelle mesure une initiation précoce à une stimulation de la santé, soit déjà au moment d’un traitement de physiothérapie, peut contrecarrer le manque de suivi ; il faut aussi trouver comment la souffrance physique et morale des personnes atteintes de troubles de santé sévères peut être allégée.