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Conditions de prescription et de délivrance de l’acitrétine chez les femmes en âge de procréer : étude d’impact du renforcement de la réglementation - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.134 
M. Mezzarobba 1, , F. Raguideau 2, R. Dray-Spira 2, M. Zureik 2, A. Weill 1, J. Coste 1
1 Département d’études en santé publique, caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), Paris 
2 Département d’épidémiologie des produits de santé, agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ANSM, Saint-Denis, Réunion 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’acitrétine (ACI), principalement utilisée en dermatologie pour le traitement du psoriasis en plaques, fait l’objet depuis 2012 d’un programme de prévention de la grossesse (PPG), compte tenu d’un risque tératogène important et persistant deux années après l’exposition. Ce premier PPG a été renforcé par un second en 2014 suite à la mise en évidence de la persistance d’un faible respect des recommandations (moins de 20 % des patientes réalisaient un test de grossesse avant l’instauration du traitement). Ainsi, à partir de 2014, les instaurations ont été réservées aux dermatologues et la prescription et la délivrance de l’ACI conditionnées à un test de grossesse négatif. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’impact de ces PPG sur la fréquence des tests de grossesse à l’instauration, pendant et après l’arrêt de l’ACI, la spécialité du 1er prescripteur et la survenue de grossesses sous ACI.

Matériel et méthodes

Ont été incluses, à partir des données du SNIIRAM, toutes les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) ayant débuté un traitement par ACI entre janvier 2007 et décembre 2015. L’instauration était définie par une durée préalable d’un an sans délivrance d’ACI. À l’instauration, les tests de grossesse (βHCG urinaires et sanguins remboursés par l’assurance maladie) effectués dans les 10jours précédant la délivrance de l’ACI étaient considérés comme correctement effectués. Les grossesses étaient considérées exposées à l’ACI si elles survenaient pendant la période d’exposition à l’ACI ainsi que dans les 2 ans suivant son arrêt.

Résultats

Au total, 10 402 patientes âgées de 39,6 (±8,4) ans en moyenne ont été identifiées. Le nombre annuel d’instaurations a diminué, passant de 1407 en 2012 à 929 en 2015. En 2015, 20 % des instaurations restaient effectuées par un médecin généraliste. Un test de grossesse était réalisé dans 37 % des instaurations en 2015 (42 % chez les moins de 45 ans) contre 19 % en 2012 (22 % chez les moins de 45 ans). Au total, 694 grossesses sont survenues entre janvier 2007 et mars 2015, dont 92 en 2014 et 17 durant le premier trimestre de 2015. Parmi les 694 grossesses, 152 étaient survenues sous ACI ou au cours des 2 mois suivant son arrêt.

Discussion

Consécutivement aux PPG, on note une baisse des instaurations de l’ACI chez les femmes en âge de procréer et une augmentation des tests de grossesse à l’instauration du traitement. Cependant, ceux-ci restent insuffisamment réalisés (dans moins de la moitié des cas) et des grossesses surviennent toujours sous ACI.

Conclusion

Malgré deux PPG en 2012 et 2014, les recommandations en termes de primo-prescripteur et de réalisations de tests de grossesse demeurent insuffisamment respectées. Sachant que l’effet tératogène persiste au moins 2 ans après l’exposition, le rapport bénéfice/risque de l’ACI doit être considéré avec attention avant toute instauration chez une femme en âge de procréer.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acitrétine, Grossesse, Recommandations


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Vol 144 - N° 12S

P. S111 - décembre 2017 Retour au numéro
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