Évolution métastatique et maladie de Bowen - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le carcinome épidermoïde cutané in situ ou maladie de Bowen est par définition intra-épithélial, donc sans potentiel métastatique. La progression vers un carcinome invasif est très lente et sa fréquence est estimée à 2 à 4 %. Nous rapportons 2 observations de maladies de Bowen d’évolution métastatique sans passer par la phase de tumeur cliniquement infiltrante.
Observations |
Un homme de 70 ans était pris en charge pour une lésion de l’hélix droite présente depuis 5 mois. Celle-ci était enlevée in sano. L’examen histologique montrait un carcinome épidermoïde in situ en exérèse complète avec des marges infra-millimétriques. Le patient recevait un traitement complémentaire par imiquimod sur la cicatrice et 5mm autour. Trois mois après l’exérèse, une masse prétragienne droite apparaissait. Le bilan d’extension clinique et la TEP-TDM ne montraient pas de lésion à distance ni de 2e primitif. L’examen ORL était normal. Le diagnostic de 3 métastases ganglionnaires en rupture capsulaire avec envahissement parotidien et du muscle sterno-cléido-mastoïdien droits d’un carcinome épidermoïde peu différencié était confirmé sur la pièce opératoire de parotidectomie droite totale associée à un curage ganglionnaire étendu homolatéral. Le traitement chirurgical était suivi par une radiothérapie adjuvante et une chimiothérapie par 5FU-cisplatine. Cinq ans plus tard, le patient demeurait en rémission complète. Un homme de 38 ans était traité pour une maladie de Bowen du creux poplité gauche, confirmée par biopsie, par imiquimob avec une bonne efficacité. Cette lésion était apparue environ 3 ans avant le diagnostic mais avait été prise à tort pour une plaque d’eczéma et traitée de manière prolongée par dermocorticoïdes. L’année suivante, une biopsie de contrôle post-traitement montrait une fibrose dermique cicatricielle. Le patient développait, 2 ans après le diagnostic initial, une métastase ganglionnaire unique inguinale gauche traitée chirurgicalement (1N+/11N). L’exérèse au niveau du creux poplité gauche montrait des lésions d’allure cicatricielle avec cependant la présence sur une seule des coupes examinées d’un massif tumoral de carcinome épidermoïde moyennement différencié, infiltrant. Il n’y avait pas d’autre lésion cutanée suspecte et le bilan d’extension était normal. Cinq ans plus tard, le malade demeurait en rémission complète.
Discussion |
Ces 2 observations soulèvent la question du potentiel métastatique propre des maladies de Bowen sans passer par une phase cliniquement invasive. La relecture de l’examen histologique réalisée chez l’un de nos malades a pu mettre en évidence un seul massif tumoral. La lecture histologique du 2e patient ne montrait qu’une marge saine limitée. S’agit-il d’éléments suffisants pour expliquer une extension à distance ?
Conclusion |
Le carcinome épidermoïde in situ semble donc nécessité une attention particulière au même titre qu’un carcinome infiltrant. La possibilité d’extension métastatique doit être signalée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome épidermoïde in situ, Maladie de Bowen, Métastase ganglionnaire, Métastase parotidienne
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S121 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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