Les facteurs étiopathogéniques du lichen plan sont infectieux, psychologiques et auto-immuns. Une association à un diabète a été récemment rapportée. L’objectif de notre étude était de déterminer les caractéristiques épidémio-cliniques et les facteurs associés du lichen plan à Dakar.

Il s’agit d’une étude multicentrique et prospective, effectuée du 07 mars au 07 septembre 2016. L’histopathologie n’était effectuée que pour les formes atypiques. Tous les patients ayant consulté pour un lichen plan étaient inclus. Les patients avec notion de prise médicamenteuse avant l’éruption étaient exclus. La recherche d’anticorps anti-HVC était systématique lorsqu’existaient des atteintes muqueuses. Les données étaient analysées par SPSS IBM 20.

L’âge moyen était de 38 ans (4 ans, 77 ans) ; le genre féminin représentait 84,6 % (n=66) des cas. Les patients âgés de 20 à 59 ans constituaient 75,6 % des cas. Ils étaient mariés dans 61,5 % des cas. Une obésité ou un surpoids était noté dans 41 %. Un conflit conjugal ou relationnel était présent dans 25,6 %. Des antécédents de lichen plan étaient rapportés dans 24,4 % (n=19) des cas, et un cas similaire dans la famille était trouvé dans 14 %. Un prurit était présent dans 96,2 %. Les localisations étaient : cutanées (97,4 %), muqueuses (15,4 %) et phanériennes (5,1 %). L’atteinte muqueuse n’était isolée que dans un cas, et il n’y avait pas d’atteinte unguéale. Les lésions étaient profuses dans 56,4 % des cas. Les formes cliniques étaient : typiques (52,6 %), érythémato-squameuses (17 %), verruqueuses (14,5 %), pigmentogènes (14,5 %) et blaschkolinéaire (1 cas). L’histopathologie avait confirmé le lichen dans 91,4 %. La glycémie était élevée dans un cas, parmi les 71 patients chez qui elle a été réalisée. La recherche de l’Ag HBs était effectuée dans 84,6 % des cas, et était positive dans 3,03 %. Les anticorps anti-HVC et anti-HIV étaient négatifs respectivement chez 24 et 30 des patients qui les avaient effectués.

Le lichen plan atteint principalement la jeune femme adulte mariée. Une obésité ou un surpoids sont souvent associés. Le seul facteur associé trouvé est un conflit psychoaffectif. Les sérologies HIV et des hépatites virales B et C ne doivent être systématiquement effectuées. L’association à un diabète n’est pas confirmée.