Existe-t-il un risque professionnel pour les soignants appliquant des dermocorticoïdes ? - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Si l’usage thérapeutique des dermocorticoïdes est relativement sûr, il peut survenir des effets secondaires dans le cadre de traitements chroniques (atrophie cutanée, purpura, xérodermie, insuffisance surrénalienne). Dans les établissements de soins, il arrive que ce soient les infirmiers et aides-soignants qui appliquent ces topiques. Notre étude a donc pour objectif d’évaluer le risque professionnel pour les soignants appliquant des dermocorticoïdes.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude monocentrique dans un CHU en deux étapes. Dans un premier temps, nous avons recensé auprès de la pharmacie hospitalière les références et les services les plus utilisateurs de dermocorticoïdes. Nous en avons récupéré la composition dans une base de données validée par la HAS (Thériaque) et nous avons récupéré les données concernant la toxicité des excipients (Toxnet). Dans un second temps, nous avons mené une étude observationnelle des pratiques soignantes, complétée par des entretiens semi-dirigés dans le service le plus utilisateur de dermocorticoïdes.
Résultats |
Cinq références de dermocorticoïdes ont été recensées (par ordre décroissant de délivrance : clobétasol 0,05 % en crème, hydrocortisone-17-butyrate à 0,1 % en crème et en gel, désonide à 0,1 % en crème, bêtaméthasone propionate 0,05 % et acide salicylique en gel et en lotion). Le service de dermatologie était le plus utilisateur de dermocorticoïdes avec 1852 unités communes de dispensation sur l’année étudiée. Parmi les excipients figuraient quelques substances sensibilisantes (alcool cétostéarylique) et des parabènes (parahydroxybenzoate propyle et butyle). L’étude observationnelle montrait un usage des gants et un lavage des mains systématique. En moyenne, 30 % du topique utilisé restait sur le gant en fin de soin.
Discussion |
Les faibles quantités utilisées, la sécurité clinique des dermocorticoïdes, la durée limitée d’application, le lavage des mains, nous permettent de penser que le risque lié à leur application par les soignants est très faible. Les applications sur les surfaces cutanées accessibles sont réalisées par les patients eux-mêmes quand cela leur est possible. L’arbitrage pour choisir d’utiliser un gant vinyle ou latex dépend de nombreux paramètres (état de la peau du patient, impression que la crème pénètre plus ou moins la peau, adhérence du gant à la main, disponibilité immédiate des gants).
Conclusion |
Cette étude est donc rassurante mais il est important de réaliser de telles études d’exposition pour préciser le risque professionnel réel.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatoses professionnelles, Dermocorticoïde
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S233 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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