Dermites des mains chez les soignants de réanimation : causes et impact sur l’hygiène des mains - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
La prévalence des dermites des mains (DM) est particulièrement élevée chez les soignants. Notre objectif était d’identifier les facteurs de risque (FDR) de DM au sein de deux services de réanimation dans lesquels les opportunités d’hygiène des mains sont nombreuses.
Matériel et méthodes |
Un questionnaire, construit de manière pluridisciplinaire avec les médecins du travail, dermatologues, et hygiénistes hospitaliers, a été distribué en janvier 2017 aux 256 soignants des 2 réanimations adultes, médicale et chirurgicale, du CHU de Nantes. Il évaluait les habitudes de travail [lavage simple des mains, utilisation de produit hydro-alcoolique (PHA), port de gants], la présence de lésions cutanées des mains au cours des 12 derniers mois et leur impact sur l’hygiène des mains.
Résultats |
Cent trente-quatre réponses anonymes et déclaratives ont été recueillies (taux de participation de 52,3 %). On trouvait 77,2 % de femmes et 22,8 % d’hommes ; 61,9 % des répondants avaient entre 30 et 49 ans. Toutes les catégories professionnelles étaient représentées : 14 % de médecins, 51 % d’infirmiers, 34 % d’aides-soignants et un kinésithérapeute. Au total, 59,4 % des soignants ont répondu se laver les mains à l’eau et au savon plus de 10 fois par jour, 46,3 % avoir recours aux PHA entre 20 et 40 fois/jour et 27,6 % au-delà de 40 fois, 65,6 % portaient des gants plus de 30minutes d’affilée. Cent trois professionnels (76,9 %) déclaraient avoir présenté des lésions cutanées des mains au cours des 12 derniers mois : sécheresse cutanée (96,1 %), rougeur (58,3 %), fissures et/ou crevasses (50,5 %), démangeaisons (43,7 %), douleurs (27,2 %) et suintements (5,8 %). Les professionnels se lavant les mains plus de 10 fois par jour ou portant des gants plus de 30minutes d’affilée présentaient statistiquement plus de DM (p<0,05). En revanche, la présence de DM n’était pas corrélée au nombre quotidien de friction hydro-alcoolique. Les soignants atteints de DM avaient majoritairement tendance à se laver davantage les mains à l’eau et au savon et à diminuer l’utilisation des PHA.
Discussion |
Notre enquête confirme que les lavages de main plus de 10 fois par jour et le port de gants prolongé sont des FDR importants de DM. Le port de gants supérieur à 30minutes favorise la macération et peut être considéré comme du travail en milieu humide. La présence d’un émollient dans la composition des PHA prévient l’apparition d’irritation des mains contrairement aux lavages répétés au savon qui l’aggrave. Les allergies de contact aux PHA sont également peu fréquentes, contrairement aux savons. De plus, seuls les PHA permettent la désinfection des mains.
Conclusion |
Il est urgent d’améliorer la communication sur le respect des précautions standard (i.e. privilégier les PHA aux lavages simples, respecter les indications du port des gants, etc.) afin de prévenir l’apparition des DM chez les soignants.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermite des mains, Eczéma des soignants, Hygiène
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S239 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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