S'abonner

Papulose lymphomatoïde et lymphome de Hodgkin - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.457 
F. Frikha 1, , M. Amouri 1, M. Mdhaffar 2, H. Mnif 3, M. Charfi 2, K. Sellami 1, S. Boudaya 1, M. Elloumi 2, T. Boudawara 3, A. Masmoudi 1, H. Turki 1
1 Service de dermatologie 
2 Service d’hématologie, EPS Hedi-Chaker, Tunisie 
3 Service d’anatomopathologie, EPS Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le lymphome de Hodgkin (LH) est une hémopathie maligne pouvant être associée à une atteinte cutanée (17 à 53 %), le plus souvent paranéoplasique. L’association à une papulose lymphomatoïde (PL) est rarement rapportée.

Observations

Une femme de 51 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, nous a consultés pour des lésions des membres et du tronc, évoluant par poussées depuis quelques mois avec une régression spontanée. À l’examen, elle avait une éruption de lésions papuleuses érythémato-violines infiltrées, d’âges différents, à centre ulcéro-nécrotique par endroit alternées avec des lésions pigmentées cicatricielles, un état général conservé et des aires ganglionnaires libres. Elle avait une anémie inflammatoire à 9,6g/dL, une vs. à 105mm/1reh, une LDH à 263 UI/L (normale) et une hypergammaglobulinémie à 19g/L. Sur différentes biopsies cutanées, l’examen histologique montrait un épiderme d’épaisseur variable avec un infiltrat dermique en bande avec extension en périannexiel et périvasculaire majoritairement lymphocytaire fait de petits lymphocytes (noyaux hyperchromatiques irréguliers), avec quelques histiocytes et polynucléaires neutrophiles. L’immunohistochimie (IHC) était positive pour CD3, CD5, CD4 et surtout CD8 et négative pour CD15 et CD30. Le diagnostic de PL CD30 (−) était ainsi évoqué. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien était sans anomalies. L’évolution était marquée par une aggravation des lésions cutanées, plus infiltrées, de plus grande taille, largement ulcérées et plus nombreuses, et l’apparition 3 mois plus tard d’une adénopathie inguinale fixée, indolore, dont la biopsie a confirmé le diagnostic de LH. L’évolution sous chimiothérapie (ABVD puis BEACOOP) était bonne avec régression rapide des lésions cutanées et des adénopathies. La patiente est encore sous traitement (Annexe A).

Discussion

Dans 10 à 20 % des cas, la PL est précédée, associée ou suivie par un autre lymphome, le plus souvent un mycosis fongoïde, un LH ou un lymphome CD30 (+). Notre observation est originale, car elle associe une clinique typique de PL et une histologie discordante. Classiquement, l’histologie de la PL est soit de type A (infiltrat mixte avec quelques grandes cellules CD30+), de type C (riche en grandes cellules CD30+, mimant un lymphome), plus rarement de type B (mimant un mycosis fongoïde) ou encore plus rarement de type D (infiltrat épidermotrope lymphocytaire T CD8+ cytotoxique, ±CD30+), E et F (infiltrat lymphocytaire T périfolliculaire CD8+ cytotoxique, ±CD30+). La biopsie montre dans notre cas un infiltrat non épidermotrope lymphocytaire T CD8 (+) et CD30 (−) sans atypies (type B ou F dans leurs variantes CD8+). La négativité de CD30 est à l’origine d’une difficulté diagnostique et son association à une positivité de CD8 est connue.

Conclusion

L’association d’un LH à une PL est rarement rapportée. La confrontation anatomoclinique est essentielle pour porter le diagnostic de PL.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lymphome de Hodgkin, Papulose lymphomatoïde


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.457.


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 144 - N° 12S

P. S278 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • La microangiopathie thrombotique (MAT) : une complication à rechercher dans les lymphomes T épidermotropes traités par gemcitabine
  • W. Masmoudi, E. Ezine, L. Adelmand, S. Chantepie, L. Verneuil
| Article suivant Article suivant
  • Mycosis fongoïde hyperpigmenté réticulaire imitant le tableau clinique de la capillarite purpurique avec séquelle postpigmentaire
  • A. Almutairi, P. Bahadoran, J.-P. Lacour

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.