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Lymphœdème persistant des membres inférieurs, complication redoutable et invalidante de la leishmaniose cutanée à L. major : étude de 158 cas - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.471 
A. Kidar 1, , A. Abboud 1, M. Eladeb 1, F. Chelbi 2, I. Sahbi 1, H. Daly 3, R. Henchiri 1, S. Jallouli 4, S. Hamdi 1, S. Bedoui 1, Y. Khalfallah 1, O. Kidar 1, H. Tahri 1, M. Kourda 5, H. Babba 6, F. Diouani 7, D. Laouni 7, N. Abbes 1, H. Hammami 8
1 Dermatologie 
2 Médecine interne 
3 Chirurgie cardiovasculaire 
4 Pédiatrie, hôpital régional, Gafsa, Tunisie 
5 Médecine interne, hôpital Razi, Tunis 
6 Parasitologie, CHU Fattouma-Bourguiba, Monastir, Tunisie 
7 Laboratoire transmission, contrôle et immunologie des infections, Institut Pasteur 
8 Dermatologie, hôpital Habib-Thameur, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leishmaniose cutanée (L.C) endémique en Tunisie réalise des tableaux cliniques inhabituels par ses localisations et ses complications redoutables. Nous rapportons une série de 158 cas de lymphœdème invalidant des membres inférieurs (M.I) compliquant une L.C.

Matériel et méthodes

C’est une étude rétrospective menée au service de dermatologie de Gafsa. Nous avons colligé tous les cas de lymphœdème des M.I secondaires à la L.C sur une période de 15 ans, de janvier 2002 à décembre 2016. Tous les cas de L.C ont été confirmés par frottis, PCR et/ou histologie. Nous avons précisé pour chaque patient l’âge, le sexe, les antécédents, le nombre, l’aspect et le siège de lésions, le traitement, l’évolution et le retentissement psychologique.

Résultats

Nous avons recensé 42 780 cas de L.C dont 158 cas compliqués par un lymphœdème des M.I. L’âge médian était de 34,4 ans (9 mois–76 ans), une prédominance masculine a été notée. Ces patients avaient des antécédents à type de diabète et d’HTA dans 36,2 % des cas, dyslipidémie dans 15,3 % des cas, varices des M.I dans 8,4 % des cas, dermatoses chroniques dans 5,1 % des cas, intoxication tabagique et alcoolique dans 4 et 31 % des patients n’avaient pas d’antécédents. Le nombre de lésions variait entre 2 et 278, siégeant au niveau du visage dans 31,1 %, des M.I dans 26,6 %, des M.S dans 18,2 et 24,4 % au niveau du dos, fesses et cuir chevelu. L’aspect clinique était celui d’une forme ulcérocroûteuse dans 38 % des cas, érysipèlatoïde dans 26,2 %, sporotrichoïde dans 15,3 %, impétiginoïde dans 9,4 %, lupoïde dans 6 %, d’une forme zostérienne dans 3,1 % et de la forme disséminée sur lymphœdème dans 2 %. Le Doppler veineux des M.I de ces patients a montré dans la majorité des cas la présence d’infiltrats liquidiens œdémateux sous-cutanés des parties molles d’origine lymphatique. L’examen histologique montrait souvent l’aspect de panniculite. Le traitement était basé sur le GIL, l’azote liquide, la thermothérapie et les DPA en IM. L’évolution était favorable dans la majorité des cas au bout de 3 mois sauf pour ceux ayant un lymphœdème persistant de plus de 10 ans ; Chez ces patients, il existait des douleurs invalidantes à la station debout responsables d’absentéisme dans 50 % des cas ainsi que les troubles psychologiques notamment l’anxiété, les troubles du sommeil et la sensation de sous-estime de soi.

Discussion

Certaines formes de L.C se caractérisent par leur évolution inhabituelle, longue et invalidante, touchant surtout les M.I responsable d’absentéisme fréquent et de gène fonctionnelle à la marche. Le GIL était à l’origine de ces complications chez 53 % des cas.

Conclusion

Notre observation constitue la plus grande série mondiale de cas de lymphœdème cutané persistant secondaire à la L.C à L. major. Une prise en charge précoce et multidisciplinaire permet d’éviter de telles complications.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : DPA, Leishmaniose cutanée, Lymphœdème


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Vol 144 - N° 12S

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