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Un séjour marocain qui ne manquait pas de piquant - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.473 
A. Tournier 1, , C. Fite 1, V. Descamps 1, I. Zaraa 1, L. Colosi 2
1 Dermatologie 
2 Urgences, hôpital Bichat, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les piqûres de scorpion sont un motif rare de consultation en dermatologie en France, mais les conséquences qui en découlent peuvent être potentiellement graves, allant de la simple réaction locale au décès. Nous rapportons les manifestations présentées par une patiente ayant subi une piqûre de scorpion.

Observations

Mme H., 36 ans, séjournait au Nord Est du Maroc. Elle a présenté à son réveil une douleur vive du membre inférieur droit à type de brûlure avec un prurit de la cheville. Un scorpion mort était trouvé au pied du lit. Dans l’avion de retour pour Paris, apparaissait un œdème du membre inférieur droit, associé à des myalgies et des céphalées transitoires. Elle consultait aux urgences d’un hôpital parisien. Cliniquement, elle présentait des placards purpuriques inflammatoires d’extension progressive, pour certains anesthésiques, associés à un déficit des releveurs des orteils. Elle n’avait plus de signe d’atteinte systémique. Un traitement symptomatique par anesthésique local (patch de lidocaïne), antalgique de palier I et II et prégabaline, permettait une sédation de la douleur. Un traitement antibiotique par clindamycine+amoxicilline/acide clavulanique était associé pour prévenir une surinfection locale avec mise à jour de la vaccination antitétanique. On observait une régression des lésions cutanées et une récupération du déficit sensitivomoteur des releveurs à j4 (Annexe A).

Discussion

Les piqûres de scorpion sont des motifs de consultations rares en France. Le scorpion en piquant par son aiguille terminale injecte des neurotoxines et induit un relargage de catécholamines, responsables d’une vasoconstriction locale, voire systémique. Le pic sérique maximal survient dans la minute. La gravité dépend du type de scorpion (il est donc recommandé de le conserver), du temps post-piqûre (maximale dans les 24heures suivant la piqûre) et de l’âge du patient (risque de décès important chez l’enfant). Devant toute piqûre de scorpion, il est important de distinguer une simple piqûre d’une envenimation et de hiérarchiser la sévérité de l’atteinte : la classe I avec des manifestations locales, la classe II avec des manifestations générales (fièvre, priapisme, vomissements, douleurs abdominales) ou la classe III avec des signes de détresse vitale. Nous avons eu recours au centre antipoison de Paris et celui de Rabat pour confirmer notre prise en charge. Chez notre patiente présentant une atteinte locale isolée, un traitement symptomatique antalgique avec prévention des surinfections bactériennes, dont le tétanos était suffisant. En cas de manifestations systémiques, se discute l’administration d’un sérum antivenin, associé à la prise en charge en réanimation. Il est donc important dans les zones à risque de prévenir ce risque de piqûre par des mesures préventives (fenêtres et portes fermées, vérification des draps, …).

Conclusion

Nous rapportons l’observation d’une piqûre de scorpion avec toxicité neurocutanée localisée d’évolution favorable.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Envenimation, Scorpion


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.473.


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 144 - N° 12S

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