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Éruption urticarienne annulaire et ecchymotique révélant une infection à Capnocytophaga - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.479 
P. Berniolles 1, , S. Abed 1, N. Macagno 2, S. Monestier 1, S. Mallet 1, C. Gaudy-Marqueste 1, J.-J. Grob 1, M.-A. Richard 1, N. Malissen 1
1 Département de dermatologie, AP–HM, Marseille, France 
2 Département de pathologie, AP–HM, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les bactéries du genre Capnocytophaga sont des pathogènes occasionnels présents dans la flore commensale oropharyngée, dont certaines espèces spécifiques du chien et du chat sont transmissibles à l’homme par morsure, griffure ou exposition salivaire, notamment en cas d’immunodépression. Le pronostic de ces infections est sombre avec évolution vers un choc septique fatal dans 25 % des cas. Nous en rapportons une observation originale par les manifestations cutanées qui se sont associées à l’infection.

Observations

Une patiente âgée de 64 ans sans antécédent ni traitement présentait brutalement fièvre à 40°C, toux, diarrhées, vomissements, arthralgies et éruption maculopapuleuse urticarienne, annulaire et ecchymotique. L’éruption n’était pas prurigineuse, étendue à l’ensemble du tégument mais respectait les paumes, les plantes et les muqueuses. La patiente possédait un chien sans notion de morsure récente. Il y avait au bilan biologique une hyperleucocytose à 14G/L, un syndrome inflammatoire (CRP=324mg/L) et une cholestase hépatique (GGT=129UI/L et PAL=152UI/L). Les antigénuries et les sérologies des pneumopathies atypiques étaient négatives, la sérologie herpétique en faveur d’une immunité ancienne. En revanche, 4 hémocultures sur 5 étaient positives à Capnocytophaga spp (PCR 16S). La radiographie du thorax montrait un aspect de pneumopathie interstitielle mais l’échographie cardiaque n’objectivait pas d’endocardite infectieuse. La biopsie cutanée montrait une discrète agression des assises kératinocytaires basales par quelques polynucléaires sans caractère lichénoïde. Le derme était le siège d’un infiltrat inflammatoire modéré interstitiel et péricapillaire constitué de lympho-histiocytes et de polynucléaires fortement altérés intéressant tout l’épaisseur du derme. L’introduction d’une antibiothérapie adaptée à l’antibiogramme par macrolides a permis la régression du tableau en moins de 48heures confirmant le diagnostic. Le bilan à la recherche d’une cause d’immunosuppression était négatif et aucune récurrence n’a été observée.

Discussion

Les bactéries du genre Capnocytophaga ne sont pas sécrétrices d’endotoxines mais sont capables d’activer une cascade d’évènements perturbant les acteurs de la réponse immune tout en modifiant la perméabilité vasculaire, pouvant ainsi conduire à un tableau de CIVD et à une défaillance multiviscérale expliquant le taux de mortalité observé. L’anamnèse rapporte souvent la notion de morsure, mais un contact étroit avec l’animal comme rapporté ici peut suffire. Les manifestations cutanées classiquement décrites sont des lésions purpuriques, des livédos étendus et des nécroses des extrémités associées à des tableaux de choc septique.

Conclusion

Nous rapportons le 1er cas à notre connaissance de lésions cutanées brutales de type urticarien, annulaires et ecchymotiques fébriles révélant une septicémie à Capnocytophaga chez une patiente immunocompétente (Annexe A).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Capnocytophaga, Urticaire annulaire et ecchymotique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.479.


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Vol 144 - N° 12S

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