L’hydroxychloroquine comme nouvelle approche thérapeutique pour les maladies associées à une activation mastocytaire - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Il n’y a pas de traitement approuvé pour les maladies associées à une activation mastocytaire (MCAD) : mastocytose cutanée (MC), systémique (MS) et le syndrome d’activation mastocytaire (SAMA). Nous rapportons 2 cas de MC, 1 cas de pré-MS et 1 cas de SAMA traités par hydroxychloroquine (HCQ).
Observations |
Tous étaient diagnostiqués selon les critères internationaux du diagnostic et traités par HCQ en raison d’une polyarthrite non étiquetée. La dose d’HCQ était de 6 à 6,5mk/kg/j (poids idéal). Il s’agissait de 2 hommes et 2 femmes d’âge médian 46 ans (IQR : 33–57) avec une ancienneté de la maladie de 36 mois (IQR : 24–57). Un seul patient était porteur de la mutation KIT D816V cutanée et la médiane de la tryptase sérique était de 6,5 (IQR : 5,4–17). Tous les patients présentaient des symptômes d’activation mastocytaire non contrôlés par divers traitements symptomatiques. Tous les patients ont noté une amélioration significative de symptômes d’activation mastocytaire après 6 mois de traitement ((Annexe A)). Le premier patient traité–MC wild-type–voyait ses lésions disparaître après 24 mois du traitement ((Annexe A)A). Ce résultat était corrélé avec le résultat de l’analyse de la biopsie cutanée ((Annexe A)B) qui montrait une diminution significative du nombre de mastocytes. Le traitement a été poursuivi sur une durée totale de 3 ans et aucune rechute n’a été notée à 2 ans de suivi. Le 2e patient avec MC–D816V positive–montre une amélioration de ses lésions à 18 mois de traitement. Pour la patiente avec pré-MS, on note l’absence de nouvelle fracture et l’amélioration de la densité osseuse sans traitement spécifique à visée osseuse à 54 mois du traitement. Pour la patiente avec SAMA, on note l’absence de nouveau choc anaphylactique depuis le début du traitement (15 mois).
Discussion |
L’étude des effets de l’HCQ in vitro sur la biologie des mastocytes humains nous a apporté un rationnel biologique pour l’utilisation de cette molécule dans la mastocytose. À partir de mastocytes humains primaires traités sur une période de 3 à 6 semaines avec des doses encadrant la valeur pharmacologique trouvée chez des patients traités avec une dose de 400mg/j HCQ (4μM plasmatique) l’impact du traitement a été évalué sur (i) la survie/mortalité des mastocytes, (ii) leur prolifération, (iii) leur contenu granulaire (tryptase, chymase, beta-hexosaminidase), et (iv) les fonctions biologiques clés de ces cellules comme la capacité à dégranuler ou la sécrétion de chimiokines (IL-8). Le traitement par HCQ a modifié fortement le contenu granulaire des mastocytes avec notamment la présence de tryptase non bioactive et a diminué leur capacité à produire des cytokines inflammatoires.
Conclusion |
Ces données in vivo et in vitro montrent que l’HCQ entraîne une réduction spectaculaire des capacités inflammatoires du mastocyte contribuant à l’efficacité observée chez les patients atteints de MCAD (Annexe A).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hydroxychloroquine, Mastocytose cutanée, Pré-mastocytose systémique, Syndrome d’activation mastocytaire
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.048. |
Vol 144 - N° 12S
P. S64-S65 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.