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Traitement du vitiligo non segmentaire évolutif par atorvastatine : étude contrôlée randomisée prospective et bicentrique - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.047 
S. Nguyen 1, , S.Y. Chuah 2, E. Fontas 3, M. Cavalié-Meiffren 4, H. Montaudié 1, S. Lagrange 1, J.-P. Lacour 1, S. Thng 2, T. Passeron 1
1 Service de dermatologie, CHU de Nice, Archet 2, Nice 
2 National Skin Centre, Singapour 
3 Département de santé public, hôpital de Cimiez, CHU de Nice, Nice 
4 Service de dermatologie, centre hospitalier Princesse Grace, Monaco 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les données récentes sur la physiopathologie du vitiligo soulignent l’importance de la voie de l’IFNg et des chimiokines CXCL9 et CXCL10. Les anticorps anti-CXCL10 ont donné des résultats encourageants dans des modèles murins de vitiligo. Les statines protègent les mélanocytes humains du stress oxydatif et diminuent le nombre de lymphocytes T autoréactifs dans la peau. Il a également été montré que l’atorvastatine peut diminuer le taux plasmatique de CXCL10 dans la maladie de Crohn. Le but de notre étude était d’évaluer l’efficacité d’un traitement par atorvastatine associé à une photothérapie UVB vs photothérapie UVB seule dans le vitiligo évolutif.

Matériel et méthodes

Cette étude interventionnelle, prospective, en simple insu, bicentrique a été réalisée au CHU de Nice et au National Skin Center de Singapour. Les patients atteints de vitiligos évolutifs non segmentaires (définis par des bords flous en lumière de Wood et/ou une dépigmentation en confetti) ont été randomisés (randomisation équilibrée, centralisée et stratifiée sur le centre) en deux groupes : photothérapie UVB-TL01 avec atorvastatine 80mg par jour ou photothérapie UVB-TL01 pendant 6 mois. Les patients étaient suivis à 1 mois, 3 mois et 6 mois avec examen clinique, photographies et prise de sang. Le critère de jugement principal était l’évolution du Vitiligo Area Scoring Index (VASI) entre j0 et m6 évalué par 3 dermatologues indépendants sur photographies en insu du traitement. Les critères secondaires étaient les scores VETF, VES, PGA, DLQI.

Résultats

Trente patients (16 à Nice, 14 à Singapour) ont été inclus, 15 dans le groupe A et 15 dans le groupe B. En ITT, l’évolution moyenne dans le groupe UVB+ atorvastatine était de −2,95±1,39 (−5,81 à −0,09) ; p=0,0434 et de −4,38±1,44 ; (−7,35 à −1,42), p=0,0054, dans le groupe UVB seul. La différence d’évolution moyenne entre les 2 groupes était de 1,43 (−2,76 à 5,62). Cette différence n’est pas significative (p=0,49, Ancova ajustée sur le centre et la valeur du score VASI à j0). L’analyse en perprotocole ne montre également pas de différence entre les 2 groupes.

Discussion

Dans les 2 groupes, le traitement a permis de diminuer significativement le score de sévérité du vitiligo et de stopper l’évolutivité. Cependant, la combinaison atorvastatine-UVB n’a pas montré de supériorité par rapport aux UVB seuls. Cela est concordant avec une étude récente ayant évalué la symvastatine 80mg en monothérapie vs placebo dans des vitiligos souvent non évolutifs. Il est possible qu’aux doses utilisées l’action sur CXCL10 soit trop modeste pour impacter significativement l’évolution du vitiligo.

Conclusion

L’association de l’atorvastatine à la photothérapie UVB n’a pas montré de supériorité par rapport à la photothérapie pour re-pigmenter des vitiligos très évolutifs. Ces résultats confirment cependant l’intérêt de la photothérapie dans ce sous-groupe de patients très actifs.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Atorvastatine, Photothérapie UVB-TL 01, Statine, Vitiligo


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Vol 144 - N° 12S

P. S64 - décembre 2017 Retour au numéro
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