Mélanomes primitifs localement avancés et inopérables en rémission complète après traitement néoadjuvant par anti-PD1 : 3 cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les anti-programmed cell death 1 (anti-PD1) font désormais partie du traitement de première intention des mélanomes métastatiques stade IV ou IIIC inopérables. En revanche, leur intérêt et efficacité dans les mélanomes primitifs inextirpables ou localement avancés n’ont pas été évalués. Nous rapportons 3 cas de mélanomes primitifs non métastatiques et inopérables en rémission complète après traitement néoadjuvant par anti-PD1.
Observations |
Une femme et 2 hommes âgés de 60 à 89 ans, en très bon état général, étaient pris en charge pour mélanome primitif, dont 1 localement avancé. Les données médicales des patients sont résumées dans le (Annexe A). Les 2 hommes avaient un volumineux mélanome muqueux de la cavité buccale. La patiente était suivie pour un mélanome SSM (superficiel extensif) du dos du pied de 30×30mm, envahissant les 2e et 3e orteils, associé à 2 métastases en transit ainsi qu’à un nodule sous-cutané du dos du pied. Le bilan d’extension ne trouvait pas de localisation secondaire. Les 3 mélanomes n’étaient pas mutés BRAF V600 et étaient jugés inopérables. Un traitement néoadjuvant par anti-PD1 (nivolumab ou pembrolizumab) a été décidé. Trois à 18 perfusions d’anti-PD1 ont été administrées. Le traitement a entraîné une nette diminution en taille des 3 mélanomes (Annexe A). Cependant, il persistait pour chacun des patients une zone pigmentée plus ou moins étendue sur le site du mélanome initial. Celle-ci a été biopsiée chez les 2 patients porteurs d’un mélanome muqueux : l’analyse microscopique a montré dans le chorion un amas de mélanophages sans mélanocyte tumoral résiduel. Les marquages PS100 et MelanA étaient négatifs, le CD68 positif. L’exérèse complète de la lésion pigmentée résiduelle du pied a été réalisée : l’analyse histologique de la pièce opératoire trouvait un amas de mélanophages dermiques sans cellule tumorale associée. Les 3 patients sont en rémission complète à l’heure actuelle.
Discussion |
Nous rapportons les premiers cas de mélanomes primitifs inopérables non métastatiques en rémission complète après traitement néoadjuvant par anti-PD1. Deux de nos patients avaient des mélanomes muqueux, réputés moins répondeurs aux anti-PD1. Dans l’étude d’Angelo et al., la survie sans progression sous nivolumab était de 3 mois (taux de réponse 23,3 %) pour les mélanomes muqueux métastatiques et 6,2 mois (taux de réponse 40,9 %) pour tous mélanomes métastatiques.
Conclusion |
Le traitement par anti-PD1 peut présenter un intérêt en cas de mélanome localement avancé non métastatique y compris en cas de mélanome muqueux. La persistance après traitement d’une zone pigmentée au site initial du mélanome impose la réalisation d’une biopsie cutanée afin de ne pas ignorer une rémission complète confirmée par la présence de mélanophages sans cellule tumorale résiduelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Mélanome inopérable
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.057. |
Vol 144 - N° 12S
P. S70 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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