Efficacité de la radiothérapie hypofractionnée et des anti-PD1 en monothérapie au cours du mélanome avancé : l’effet abscopal - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Des séries combinant radiothérapie et anti-CTLA-4 suggèrent une synergie, sur site irradié et à distance (effet abscopal). Des cas isolés suggèrent un tel effet avec les anti-PD1. Nous rapportons une cohorte monocentrique, observationnelle de mélanomes avancés à cinétique rapide ou dissociée, traités par anti-PD1 et radiothérapie concomitante.
Matériel et méthodes |
Nous enregistrons prospectivement les cas de mélanome avancé, leur traitement et évaluation et avons standardisé technique et indications de la radiothérapie. Nous avons sélectionné dans la base tous les mélanomes ayant reçu simultanément anti-PD1 et radiothérapie hypo-fractionnée (4 séances à 1 semaine d’intervalle) ou stéréotaxique cérébrale. Les taux de réponse en zone irradiée et non irradiée ont été reconstitués rétrospectivement à partir des évaluations radiologiques effectuées selon RECIST 1.1 toutes les 12 semaines par les radiologues en insu de la radiothérapie. Les survies ont été calculées selon Kaplan–Meier.
Résultats |
Vingt-cinq cas (âge moyen : 59 ans) de mélanome stade IIIc inopérable (20 %) ou IV ont débuté l’anti-PD1 entre 13/11/14 et 30/06/16. 40 % des mélanomes étaient mutés NRAS, 28 % BRAFV600. 20 % étaient en échec préalable d’anti-CTLA-4, 36 % en première ligne. La médiane de suivi était de 13,3 mois. La radiothérapie était indiquée, soit pour cinétique de progression inquiétante (pendant le 1er cycle, 60 %) soit à visée abscopale pour progression lente ou réponse dissociée après ≥3 mois (40 %). 16 % ont eu une radiothérapie cérébrale stéréotaxique. Le délai médian début anti-PD1/radiothérapie était de 1,8 mois (0,5–11 mois). Au 01/02/17, 44 % des patients étaient vivants. En zone irradiée, les taux de réponse complète (RC), partielle (RP), stabilité (S) et progression (P) étaient de 24 %, 8 %, 32 % et 36 %, respectivement. En zone non irradiée les taux de RC, RP, S et P étaient de 20 %, 20 %, 25 %, et 35 %, respectivement. Parmi les patients irradiés à visée abscopale, le taux de RC+RP était de 37,5 %. La médiane de survie globale était de 16,9m (18,9m gp abscopal, 7,5m gp progression rapide). Aucun effet secondaire observé. Quatre malades sont actuellement en RC sans traitement depuis >10 mois (Annexe A).
Discussion |
Nos résultats confirment un effet synergique anti-PD1/radiothérapie hypofractionnée, y compris en 2e ou 3e ligne et alors que le mélanome est classiquement radiorésistant. Elle semble permettre (1) chez les patients présentant des cibles rapidement évolutives, de mieux contrôler des urgences vitales avant le délai d’action des anti-PD1 ; (2) chez des patients répondeurs dissociés sous anti-PD1, de mieux contrôler la maladie à distance. La radiothérapie permettrait la libération locale de néoantigènes tumoraux, reconnus par les lymphocytes T, tandis que l’hypofractionnement permettrait de ne pas inhiber l’activation lymphocytaire.
Conclusion |
Des essais à plus haut niveau de preuve doivent confirmer cet effet synergique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Mélanome avancé, Nivolumab, Pembrolizumab, Radiothérapie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.059. |
Vol 144 - N° 12S
P. S71 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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